Gabon: le procès pour délits financiers d’un groupe de jeunes cadres sous la présidence Bongo s’étire

Au Gabon, le procès de la « Young Team », les proches de Sylvia et Noureddin Bongo, se poursuit. Après la condamnation par contumace de l’ex-première dame et de son fils à 20 ans de prison, la Cour spécialisée se penche depuis le 12 novembre sur le cas des 10 coaccusés présents à l’audience. Ils doivent tous répondre de divers délits financiers ou de complicité. Les débats devaient se clore ce vendredi 14 novembre, mais les interrogatoires s’étendent.
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Ces dix co-accusés font l’objet d’interrogatoires poussés, notamment sur leurs parcours et leur ascension, parfois éclair, jusqu’à occuper des postes clés à la présidence du Gabon dans les dernières années du régime d’Ali Bongo.
Certains sont en détention, d’autres en liberté provisoire. On les surnommait la « Young Team » en raison de leur âge et de leur proximité avec Noureddin Bongo, dont le nom revient fréquemment.
Sur le grill pendant plusieurs heures jeudi après-midi, son ancien bras droit, Ian Ghislain Ngoulou, a par exemple dû justifier un patrimoine et des dépôts bancaires très importants au regard de ses ressources officielles. Il a reconnu avoir porté de la part de Noureddin Bongo une valise au vice-président du Centre gabonais des élections, François Oyabi, le soir de la proclamation des résultats de la présidentielle de 2023, une valise contenant, selon l’accusation, 500 millions de francs FCA, soit plus de 760 000 euros.
Le déroulement du procès critiqué
Mais le déroulement du procès est aussi critiqué : des avocats disent ne pas avoir eu accès à toutes les pièces du dossier, des prévenus dénoncent leurs conditions d’incarcération. Parmi eux, Cyriaque Mvourandjiami, ancien membre du cabinet présidentiel, a expliqué ne jamais avoir pu rencontrer ses avocats pour préparer sa défense.
Arrêtés après le coup d’État du 30 août 2023 du président Brice Oligui Nguema, depuis élu président, Sylvia et Noureddin Bongo avaient été emprisonnés pendant 20 mois au Gabon avant d’être autorisés à quitter le pays dans le cadre d’une liberté provisoire.



