Madagascar: les nouvelles autorités multiplient les interdictions de sortie du territoire

À Madagascar, les nouvelles autorités poursuivent leur série de mesures contre les responsables de l’ancien régime. Après l’interdiction de sortie du territoire visant l’ex-président Andry Rajoelina, son Premier ministre, Christian Ntsay, la totalité des membres de son gouvernement ainsi que d’autres hauts fonctionnaires sont désormais concernés. Durant le week-end du 8-9 novembre, plusieurs diplomates ont aussi été limogés, et une perquisition a eu lieu chez un ancien ministre.
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Avec notre correspondant à Antananarivo, Sarah Tétaud
Depuis la mise en place du nouveau régime à Madagascar, des mesures administratives et judiciaires restrictives sont prises à la chaîne. L’ensemble des membres du gouvernement précédent, ainsi que les plus proches collaborateurs de l’ex-président Andry Rajoelina, ont été visés par des interdictions de sortie du territoire, et ce dès le 31 octobre. Ces derniers jours, plusieurs directeurs d’administrations stratégiques ont été frappés de la même interdiction, en plus de leur limogeage. C’est le cas du directeur des douanes et celui des impôts.
L’objectif affiché, selon les autorités, est de garantir la disponibilité des personnes concernées pour d’éventuelles enquêtes, dans le cadre de poursuites judiciaires. Plusieurs d’entre elles, comme l’ex-président et son Premier ministre, se trouvent déjà à l’étranger. « Si ces personnalités reviennent à Madagascar, elles seront automatiquement sous le coup de cette mesure et ne pourront plus quitter le territoire », explique une source au ministère de la Justice.
Deux de ces interdictions de sortie du territoire ont toutefois été levées. C’est le cas pour l’ancien ministre de la Pêche et pour une juge de la Haute Cour constitutionnelle. « Les motifs de ces suspensions définitives ne peuvent pas être communiqués », souligne une source au ministère de l’Intérieur.
Plusieurs limogeages actés, des perquisitions diligentées
En parallèle, plusieurs limogeages ont été actés, durant le week-end, au sein du corps diplomatique. L’ambassadeur à Maurice, ainsi que les conseillères aux ambassades de Pékin et de Paris, ont été relevés de leurs fonctions. Deux des procureures du pôle anticorruption d’Antananarivo, ont également dû quitter leur poste.
Enfin, plusieurs perquisitions ont été diligentées à l’endroit de proches de l’ex-président. Le domicile de l’ancien maire d’Antananarivo et ancien ministre de l’Aménagement du territoire, Naina Andriantsitohaina, a ainsi été fouillé, dimanche 9 novembre, dans le cadre d’une affaire de suspicion de détournements de fonds, auprès de la Caisse de prévoyance sociale.
Les autorités se défendent de toute mesure vengeresse ou répressive à caractère politique et préfèrent souligner la politique de tolérance zéro vis-à-vis de celles et ceux qui ont nui au pays.
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