«Tchad connexion 2030»: Ndjamena en quête de financement aux Émirats arabes unis

Objectif 30 milliards de dollars d’investissement pour une croissance à 10%. Les autorités tchadiennes organisent ces 10 et 11 novembre 2025 une grande table ronde pour financer le plan national de développement « Tchad connexion 2030 ». Près de 2 000 participants sont attendus autour du président Mahamat Idriss Deby à Abou Dabi. Mais l’organisation de ce forum de financement dans la capitale des Émirats arabes unis n’échappe pas aux critiques.
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Sept mille kilomètres de routes à terrasser, 80% de couverture internet, une forte hausse de la scolarisation et de l’espérance de vie : les 17 programmes et 268 projets du plan « Tchad connexion 2030 » présentent une politique volontariste, avec une croissance de 10%, une baisse de la pauvreté et un endettement modéré. C’est cette « promesse de progrès » que va tenter de monnayer Mahamat Idriss Deby pendant deux jours à Abou Dabi, après plusieurs mois de diplomatie économique menée par le ministre des Finances Tahir Hamid Nguilin, qui parle de « tournant décisif » pour le développement du pays.
Au cœur des priorités, la valorisation des minerais et hydrocarbures, le développement des énergies, des communications, des infrastructures ou de l’agriculture.
Les bailleurs de fonds comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement seront présents, mais le Tchad espère surtout charmer le secteur privé, traditionnellement peu intéressé par ce pays, avec des conditions financières, fiscales et douanières favorables.
Les Émirats avaient déjà accordé un prêt de 500 millions de dollars en 2024
Néanmoins, cet événement n’est pas épargné par les critiques : des militants de la société civile rappellent que les derniers plans de développement n’ont pas été suivis d’effets et que la gestion des fonds est souvent opaque.
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Ils dénoncent aussi le contexte politique interne verrouillé, et la très grande proximité avec les Émirats arabes unis au moment où les Émiriens sont étroitement associés aux exactions des Forces de soutien rapide (FSR) au Darfour.
Il y a un an, les Émirats avaient accordé au Tchad un prêt très favorable de 500 millions de dollars –plus de 300 milliards de francs CFA –, l’équivalent de 15% du budget 2024 du pays.
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