Ouganda: les défenseurs kényans des droits humains, Bob Njagi et Nicholas Oyoo, libérés de prison

Après 38 jours de détention, ils ont retrouvé la liberté. Les défenseurs des droits humains kényans, Bob Njagi et Nicholas Oyoo, avaient été arrêtés, le 1er octobre, en Ouganda, par des hommes armés, alors qu’ils suivaient la campagne de l’opposant Bobi Wine. Depuis, leurs proches étaient sans nouvelles. Les pressions diplomatiques et les appels des ONG se sont multipliés. Les deux militants ont finalement été libérés dans la nuit de vendredi au samedi 8 novembre et ont regagné le Kenya ce samedi.
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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
Des cris de joie et des accolades, à l’arrivée des deux militants des droits humains, à l’aéroport de Nairobi. Ils ont du mal à contenir leur émotion. « Nous avons été très éprouvés, mais nous sommes heureux d’être à la maison. Auparavant, j’aurais pu tenir certaines choses comme acquises, mais ce n’est plus le cas, désormais », a déclaré Nicholas Oyoo.
« Trente-huit jours de captivité, c’était difficile. Nous étions détenus par l’armée ougandaise, sous le commandement des forces spéciales. Nous ne pensions pas pouvoir nous en sortir vivants. Nous ne nous sommes pas nourris pendant ces quatorze derniers jours. J’ai, pour ma part, décidé de ne plus m’alimenter. De toute façon, la nourriture que nous recevions n’en était pas vraiment. On nous a privés de notre humanité. On nous a torturés », a déclaré, pour sa part, Bob Njagi.
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L’armée ougandaise avait affirmé auprès des tribunaux ne pas détenir les deux Kényans, une version constamment remise en cause par les ONG, alors que les arrestations de voix dissidentes se sont multipliées, ces derniers mois, en Afrique de l’Est.
« La répression transnationale est en hausse. Nous avons vu ce qu’il s’est passé en Tanzanie et ce qui se déroule actuellement en Ouganda. Si cette tendance se poursuit, nous redoutons ce qui pourrait se produire lors des élections du mois de janvier 2026 en Ouganda et celles de 2027 au Kenya », souligne Irene Soila de la Commission kényane des droits humains.
Les ONG demandent justice pour Bob Njagi et Nicholas Oyoo. « Leur détention pendant 38 jours constitue un crime international », a dénoncé Amnesty Kenya.
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