Tunisie: des associations réclament la levée de la suspension pour un mois de leurs activités

En Tunisie, plus d’une dizaine d’associations ont vu leurs activités suspendues pour un mois par les autorités ces derniers jours. Motif ? Des infractions au décret-loi sur les associations ou des enquêtes sur leurs financements étrangers. Ces mises en demeure inquiètent les associations qui se conforment à la suspension tout en faisant appel de l’ordonnance pour une grande partie d’entre elles. La dernière en date à voir ses activités gelées est l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) le 5 novembre.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise
Pendant un mois, les associations suspendues par les autorités en Tunisie ne peuvent plus exercer aucune activité. Cela signifie plus de réunions de rédaction ou de publication d’articles, comme l’explique Aymen Rezgui, rédacteur en chef du site Nawaat, un média indépendant géré par une association dont l’activité a été également gelée : « On est au syndicat des journalistes aujourd’hui parce que la suspension des activités et des associations de journalistes de Nawaat exige aussi qu’on ferme nos locaux. Selon nos avocats, bien sûr, on n’a pas le droit d’accueillir des invités. On n’a même pas le droit d’être plus de deux personnes à l’intérieur de notre local. Nawaat a été créé en 2004 comme un blog libre. Aujourd’hui, Nawaat a 21 années et c’est la première fois qu’on se voit obligé de fermer nos locaux. »
« Des centaines d’associations ont reçu des mises en demeure »
La décision des autorités brasse large, selon l’avocat Anas Khaddoussi : « On peut parler de dizaines d’associations dont les activités ont été suspendues. Et on peut parler de centaines qui ont reçu des mises en demeure pour régulariser leur situation. »
Beaucoup d’associations dénoncent des suspensions arbitraires et politiques et contestent juridiquement la décision. Si leur situation n’est pas réglée une fois le mois écoulé, les autorités peuvent décider de leur dissolution.
À lire aussiTunisie: un rapport sur la répression contre les artistes



