Cultures africaines: les rendez-vous incontournables en novembre 2025

À Lomé, Lagos, Hambourg, Samarcande, Abidjan, Pays d’Apt, Nancy, Toulouse, Noisy-le-Sec, Besançon, Benin City, Kiev, Grand-Bassam, Le Caire, Paris, Ouagadougou, Piton Saint-Leu, Londres, Romainville, Le Cap, Nantes, Kigali, Dakar, Bordeaux, Marrakech… En salle ou en plein air, voici 29 rendez-vous de la culture afro ou africaine à ne pas manquer en ce mois de novembre. N’hésitez pas à nous envoyer vos prochains événements culturels « incontournables » à l’adresse rfipageculture@yahoo.fr.

Au Togo, du 1er au 6 novembre, l’Emergence Films Festival présente à Lomé et à Kpalimé son édition 2025. 41 films venant de 24 pays d’Afrique et de sa diaspora sont au programme de ce rendez-vous cinématographique fondé en 2014.

Du 2 au 8 novembre, la 14e édition du Festival international du film africain (AFRIFF) a lieu à Lagos, au Nigeria. Parmi les longs métrages africains en compétition : Untamable (Cameroun) de Thomas Ngijol, 3 Cold Dishes (Bénin/Côte d’Ivoire/Mauritanie/Nigeria) de Asurf Amuwa Oluseyi, The Fisherman (Ghana) de Zoey Martinson, Nawi (Kenya) de Kevin Schmutzler, Toby Schmutzler, Apuu Mourine Munyes, Vallentine Chelluget, et Aljana (Nigeria) de Grace Yakubu.

Du 4 au 16 novembre, le Festival de films africains à Hambourg nous invite pour Augen Blicke Afrika. Une sélection de 27 longs métrages, documentaires et courts métrages de plus de 20 pays africains. Brief Tender Light (États-Unis / Ghana) du réalisateur Arthur Musah ouvre la manifestation. Le documentaire raconte l’histoire de quatre jeunes Africains originaires de Tanzanie, du Zimbabwe, du Rwanda et du Nigeria, qui ont obtenu une bourse pour étudier au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Le 6 novembre, à Samarcande, la conférence générale de l’Unesco a élu Khaled El-Enany (Égypte) directeur général de l’Organisation, par 172 voix sur un total de 174 votants. Il succèdera le 15 novembre prochain à Audrey Azoulay, en poste depuis 2017. Né en 1971, il est reconnu comme un éminent égyptologue et professeur d’égyptologie à l’Université d’Hélouan (Égypte), où il enseigne depuis plus de trente ans.

Le Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion, qui accueille l’exposition « Les engagés du sucre - l'engagisme à La Réunion ».
Le Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion, qui accueille l’exposition « Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion ». © Sully Araye

À Abidjan, la galerie Cécile Fakhoury accueille Le seuil de nos azurs, une exposition collective des artistes Assoukrou Aké, Jess Atieno, Thibaut Bouedjoro-Camus, Eva Diallo, François-Xavier Gbré, Yo-Yo Gonthier, Fanny Irina, Elladj Lincy Deloumeaux, Marie-Claire Messouma Manlanbien, Rachel Marsil et Cheikh Ndiaye. « Une invitation à une réflexion profonde sur la jonction de notre être social et naturel. »

Du 6 au 9 novembre, la 10e édition d’ART X Lagos réunit des galeries internationales de plus de 70 pays et des artistes de plus de 170 nations à travers le monde. Lancée en 2016, la foire installée dans la capitale économique nigériane était la première de son genre en Afrique de l’Ouest et propose aussi des visites virtuelles sur artxlagos.com.

Du 6 au 11 novembre, le Festival des cinémas d’Afrique du Pays d’Apt programme une vingtaine de longs métrages. Depuis sa création, le festival a présenté presque 600 films et accueilli plus de 50 000 spectateurs. L’ouverture de l’édition 2025 sera assurée par le film Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste (Guyane) et de Ressacs, une histoire touarègue de Intagriste El Ansari (Mauritanie).

Le 6 novembre 2025, la Ville de Nancy inaugure La Table de Désorientation. Cette commande artistique du musée des beaux-arts de Nancy est conçue comme un contre-monument inédit face à la statue du sergent Blandan (1819-1842) qui avait participé à la conquête coloniale de l’Algérie. Il s’agit de « provoquer une réflexion inédite : que faire des statues coloniales dans l’espace public ? Comment donner place à la mémoire des anciens colonisés ? »

Détail de l’affiche de l’exposition « Les engagés du sucre - l'engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion.
Détail de l’affiche de l’exposition « Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion. © Musée Stella Matutina

Du 6 au 15 novembre, la 12e édition du Festival Africlap à Toulouse propose des longs métrages fictions dont certaines exclusivités en France, mais aussi des projections, des rencontres, des ateliers et conférences avec un focus sur les cinémas du Cameroun, Gabon, Congo RDC, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Congo Brazzaville. « En mettant cette année un focus sur les cinémas des pays d’Afrique centrale, nous plaçons au cœur du festival des territoires souvent absents de l’agenda culturel international. »

À partir du 7 novembre, Tiwani Contemporary et Marta Los Angeles présentent Material Affirmations – ORÍKÌ Acts I-III, la première exposition solo à Lagos de Nifemi Marcus-Bello. Né en 1988 à Lagos, au Nigeria, le designer et artiste de renommée internationale affirme que « [s]on objectif a toujours été d’interroger l’histoire et l’identité des matériaux, tout en essayant de comprendre leur signification culturelle au sein de la société. » L’exposition rend hommage à l’oríkì, cette pratique multigénérationnelle yoruba qui consiste à réciter des poèmes élogieux et des affirmations orales.

Du 7 au 16 novembre, le Festival du film franco-arabe de Noisy-le-Sec a donne rendez-vous aux cinéastes originaires des pays arabes, mais aussi aux cinéastes français ayant un lien fort avec cette région du monde. Cette 14e édition mettra le cinéma tunisien à l’honneur. « Maja-Ajmia Yde Zellama (Têtes brûlées, 2025) explore le deuil et la résilience d’Eya, jeune fille diasporique, révélant les tensions entre identité et appartenance. Khedija Lemkecher, avec Belles de Nuit (2024), et Alaeddine Slim, avec Agora (2024), interrogent quant à eux le rapport entre réalité et représentation. »

Du 8 au 16 novembre, la 25e édition du Festival Lumières d’Afrique à Besançon nous invite à découvrir dans la ville natale des frères Lumière une programmation avec une trentaine de films de 24 pays. La compétition de longs métrages est ouverte à toutes les productions de films tournés sur le continent africain de moins de deux ans par des réalisateurs africains. Créé en 1996, il s’agit du plus ancien festival de cinémas d’Afrique de France en activité.

Engagés comoriens à La Réunion, 1897 - Coll. Privée. Photo issue de l’exposition « Les engagés du sucre - l'engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion.
Engagés comoriens à La Réunion, 1897 – Coll. Privée. Photo issue de l’exposition « Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion. © Musée Stella Matutina

Le 11 novembre ouvre le nouveau Museum of West African Art (Mowaa), conçu par l’architecte David Adjaye et dédié à la préservation du patrimoine, là diffusion des connaissances et la célébration des arts et de la culture de l’Afrique de l’Ouest. Situé à Benin City, au Nigeria, il exposera plus de 300 objets prêtés par des musées européens. Le Metropolitan Museum of Art a annoncé de rapatrier deux bronzes du Bénin qui seront exposés dans le musée. L’exposition d’ouverture Nigeria Imaginary: Homecoming questionne la définition et la création de la culture nationale.

Le musée Khanenko de Kiev accueille actuellement Afrique : Direct, le premier projet muséal de l’histoire de l’Ukraine indépendante consacré au patrimoine culturel et spirituel du continent africain. L’exposition présente plus de 40 objets provenant de 18 pays africains, des œuvres contemporaines et des témoignages de la présence ukrainienne en Afrique.

Du 12 novembre au 7 décembre 2025, la quatrième édition du salon Africa Foto Fair se déroulera à Grand-Bassam et Abidjan, en Côte d’Ivoire, et expose les œuvres de 70 photographes du monde entier « pour une célébration inoubliable de l’image et de la vision ». L’exposition principale s’intitule Lignes de mire : l’Afrique maintenant.

Du 12 au 21 novembre, le Festival international du film du Caire présentera une sélection de 108 films de 45 pays. Le film tunisien La Voix de Hind Rajab de la réalisatrice Kaouther Ben Hania sera le film de clôture, suite à son couronnement par le Lion d’argent à la Biennale de Venise. Le Festival se considère comme « le plus ancien et le seul festival cinématographique annuel du monde arabe, de l’Afrique et du Moyen-Orient qui jouit d’une reconnaissance internationale ».

Du 13 au 16 novembre, Paris Photo, le grand rendez-vous des galeries, des artistes et collectionneurs autour de la photographie, nous fait aussi découvrir les plus grands artistes africains. Parmi les 229 exposants, quatre galeries africaines ont fait la démarche pour être présent au Grand Palais de Paris.

Portraits d’engagés, vers 1870. Photo issue de l’exposition « Les engagés du sucre - l'engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion.
Portraits d’engagés, vers 1870. Photo issue de l’exposition « Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion. © Coll. Madoi et ADR

Le 15 novembre, à Ouagadougou, aura lieu la 10e nuit des « Sotigui Awards », nommée d’après Sotigui Kouyaté, acteur burkinabè de cinéma et de théâtre d’exception. Organisé par l’Académie des Arts cinématographiques africains et de la diaspora, il s’agit d’ une « distinction dédiée aux films et aux personnes qui les font » : acteurs, réalisateurs, auteurs, techniciens, producteurs, distributeurs et exportateurs, industries techniques, agents artistiques, directeurs de casting, attachés de presse, exploitants.

À partir du 15 novembre, le Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion, présente une exposition qui fera date. Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion, 1828-1938, explore un sujet qui est moins connu que l’esclavage, un système qui a, pendant plus d’un siècle, mobilisé des travailleurs venus d’Inde, d’Afrique de l’Est, de Madagascar et des Comores. Ainsi l’engagisme, un phénomène mondial qui prit son plein essor au XIXe siècle à l’issue des vagues d’abolition de l’esclavage, « a contribué à la formation de la société réunionnaise et au développement de l’industrie sucrière ». L’exposition souhaite « combler un vide de mémoire en donnant visibilité et reconnaissance à une histoire longtemps occultée », mais aussi mettre en lumière les héritages contemporains de cette histoire.

La prestigieuse galerie Templon à Paris accueille à partir du 15 novembre l’artiste malien Abdoulaye Konaté, figure majeure de la scène contemporaine africaine. Intitulée Le tissu du réel, l’exposition montre un ensemble inédit de dix œuvres monumentales, entièrement cousues à la main. « Le « maître » poursuit son exploration des grands enjeux de notre temps – du fanatisme religieux à la justice sociale –  en proposant un véritable alphabet visuel, somptueux et énigmatique, de formes et de couleurs. »

Danseurs de bal tamoul à La Réunion, vers 1870. Photo issue de l’exposition « Les engagés du sucre - l'engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion.
Danseurs de bal tamoul à La Réunion, vers 1870. Photo issue de l’exposition « Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion. © Coll. Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien

La Tate Modern à Londres célèbre actuellement Nigerian Modernism avec des œuvres de plus de 50 artistes « qui ont révolutionné l’art moderne au Nigeria au milieu du XXe siècle », dont Uzo Egonu, El Anatsui, Ladi Kwali et Ben Enwonwu MBE. « Sur fond de rébellion culturelle et artistique, l’exposition célèbre les réalisations des artistes nigérians qui ont travaillé avant et après la décennie d’indépendance nationale vis-à-vis de la domination coloniale britannique en 1960. » C’est aussi une exploration de l’histoire des réseaux artistiques qui s’étendaient de Zaria à Ibadan, Lagos et Enugu, en passant par Londres, Munich et Paris.

À partir du 19 novembre, une exposition aux Réserves du Frac Île-de-France, à Romainville, présente les œuvres des neuf lauréats du projet FoRTE#7 en arts visuels. Les approches artistiques embrassent la sculpture, le livre d’artiste, l’installation immersive, la vidéo, la création sonore… Dans le champ Arts visuels, parmi les sept lauréats artistes en voie de professionnalisation et soutenus par le Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE) se trouve Borgial, artiste né au Congo-Brazzaville en 1994 et installé en France depuis 2000. Son œuvre Le Miroir, sculpture et production audiovisuelle, est « centrée sur la transformation et le corps ».

À partir du 20 novembre, en Afrique du Sud, le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap présente Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted (« Affliger les bienheureux, réconforter les affligés »), une exposition rétrospective de Cauleen Smith, basée à Los Angeles. La première grande exposition de l’artiste sur le continent africain réunit des installations atmosphériques, des courts métrages et des vidéos interagissent avec des dessins, des objets sculptés, des bannières textiles colorées et des sons… Un reflet de l’intérêt constant de l’artiste pour le cinéma expérimental noir, l’esthétique afrocentrique, le féminisme noir et les utilisations émancipatrices de l’utopique.

Du 21 au 29 novembre, le Festival des 3 Continents de Nantes présente 90 longs métrages d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. L’édition 2025 rend hommage à lEgyptien Youssef Chahine, légende du cinéma arabe. Parmi les premières françaises de films concernant l’Afrique se trouve le documentaire Attachment, de Mamadou Khouma Gueye (Sénégal/Belgique/France).

« Legacy 3 » (2017), biscuits de porcelaine émaillé. Œuvre de Migline Paroumanou, montrée dans l’exposition « Les engagés du sucre - l'engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion. Coll. Région Réunion.
« Legacy 3 » (2017), biscuits de porcelaine émaillé. Œuvre de Migline Paroumanou, montrée dans l’exposition « Les engagés du sucre – l’engagisme à La Réunion », à partir du 15 novembre au Musée Stella Matutina, à Piton Saint-Leu, à La Réunion. Coll. Région Réunion. © Migline Paroumanou

Du 22 au 29 novembre, le Mashariki African Film Festival célèbre le cinéma africain au Century Cinema Kigali, au Rwanda. Parmi les films en sélection officielle : Diya, du Tchadien Achille Roinamou, Jad, du Tunisien Jamil Najjar ou Katanga, la danse des scorpions, du Burkinabè Dany Kouyaté.

Du 24 au 29 novembre se déploie le Carnaval de Dakar sous le thème Héritages en mouvement. Cet événement important dans l’agenda culturel sénégalais propose des festivités autour du sport et de la culture, de la diversité des traditions et des cultures urbaines.

Le 27 novembre s’ouvre à Bordeaux le festival Afriques en vision avec un classique du cinéma ivoirien : Bal Poussière d’Henri Duparc. Au programme de la 5e édition : des films inédits du continent africain et ses diasporas pour « déconstruire les imaginaires français, poser le débat public autour de questions sociétales ».

Du 28 novembre au 14 décembre, la 14e édition de Partcours à Dakar nous invite à de nombreuses expositions explorant la ville et ses banlieues, à d’innombrables événements artistiques non-stop dans 33 espaces d’art réunis.

Du 28 novembre au 6 décembre, le Festival international du film de Marrakech célèbre le cinéma mondial. Le FIFM 2025 rend hommage à quatre personnalités dont les parcours témoignent de la richesse et de la diversité du septième art : Jodie Foster, Guillermo del Toro, Raouya et Hussein Fahmi, une des figures majeures du cinéma égyptien et arabe.

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