Nord-est de la RDC: «Des milliers de personnes souffrent en silence» en Ituri, s’alarme le CICR

C’est une province orientale de la RDC dont on parle moins. Pourtant, elle est comme ses voisines du Nord-Kivu et Sud-Kivu, en proie aux conflits. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) alerte sur la situation humanitaire en Ituri. Le CICR évoque un cycle meurtrier dont les civils sont les premières victimes. « Des milliers de personnes souffrent en silence », décrit dans son rapport l’organisation internationale.
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Avec notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi
Une situation dans le nord-est de la RDC qui n’est pas nouvelle, mais qui, selon le CICR, s’est aggravée tout au long de cette année 2025. En fait, l’Ituri est en proie à plusieurs conflits et vit sous la menace de plusieurs groupes armés. On peut mettre en exergue deux conflits majeurs.
Celui dit intercommunautaires oppose des milices qui se réclament des communautés Hema et Lendu. Deux groupes, la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) et le Convention pour la révolution populaire (CRP), avec à sa tête Thomas Lubanga – chef-rebelle déjà condamné par la CPI et passé par la case prison – mènent des attaques principalement dans le territoire de Djugu.
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Et, plus au sud, il y a les ADF, les Forces démocratiques alliées, affiliées au groupe terroriste État islamique qui, eux, sont actifs dans les territoires de Mombasa et d’Irumu, et même dans la province voisine du Nord-Kivu, vers Beni, malgré la présence d’une opération militaire conjointe entre la RDC et l’Ouganda.
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Augmentation des victimes et espace humanitaire réduit
Ces violences entrainent des déplacements de populations et entravent l’aide humanitaire. Tout cela avec, en parallèle en 2025, une baisse conséquente des financements.
Le CICR décrit un espace humanitaire réduit avec une augmentation des victimes. Concernant par exemple les soins de santé, les structures ont accueilli un nombre croissant de blessés par arme alors qu’elles sont déjà en difficultés. Certaines de ces structures ont dû fermer en raison des attaques et les intrants, les médicaments, le personnel viennent à manquer.
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La nourriture aussi est une problématique importante. D’autant plus que, avec ce climat d’insécurité, les populations qui parviennent à rentrer dans leur localité, à revenir dans leur village, n’osent plus se déplacer pour faire les travaux champêtres, de peur de nouvelles attaques.
Le CICR alerte aussi sur la grande vulnérabilité mentale et psychosociale de ces populations. Il évoque des souffrances psychologiques qui sont la conséquence de la séparation des familles et aussi des violences sexuelles, véritable fléau dans la province.



