Centrafrique: un rapport dénonce un «cartel» des carburants qui maintient «artificiellement des prix élevés»

Les revenus du secteur des carburants partent-ils en fumée pour le peuple centrafricain ? C’est la conclusion de l’organisation Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC), qui publie ce 6 novembre 2025 un rapport sur le sujet. Selon GI-TOC, le secteur est un « cartel » mêlant acteurs sécuritaires, économiques et politiques, qui maintiennent « artificiellement des prix élevés pour maximiser les profits ». Jusqu’à un tiers du prix à la pompe ne serait pas justifié selon ces calculs. Explications.

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Pays enclavé avec peu d’infrastructures, la Centrafrique connait régulièrement des difficultés à s’approvisionner en carburants. Ils arrivent par barge par l’Oubangui, mais seulement en saison des pluies, sinon par la route du Cameroun, en mauvais état et peu sécurisée. Pour les autorités, ce sont ces contraintes qui justifient les prix à la pompe les plus élevés du continent : 1 050 francs CFA (environ 1,60 euro) le litre de super, 1 250 francs CFA (environ 1,91 euro) celui de gasoil.

« Un système pyramidal de rétrocommissions bien organisé »

Ces explications ne convainquent pas les auteurs du rapport « Parti en fumée : Comment le carburant en RCA est devenu une arme de guerre et une source d’enrichissement criminel ». D’après leurs calculs, jusqu’à un tiers du prix du litre peut être considéré comme une marge indue. En cause, le monopole d’importation accordé en 2023 par le gouvernement à la société camerounaise Neptune Oil, qui bénéficie d’exemptions de taxe. Une situation déjà critiquée par la société civile comme par le Fonds monétaire international (FMI). GI-TOC parle de « cartel » entre Neptune Oil, et les distributeurs. Le contentieux entre l’État centrafricain et Tamoil, repreneur des actifs de Total dans le pays, ayant mené à la réquisition des stations-services au profit de proches du pouvoir.

Ce fonctionnement aurait rapporté entre 17,5 et 30 millions de dollars américains de revenus excédentaires en 2024 selon les auteurs, répartis « par le biais d’un système pyramidal de rétrocommissions bien organisé ».

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