Soudan: Possibles crimes de guerre et contre l'humanité à El-Fasher, avertit la CPI

Les atrocités commises dans la ville d’El-Fasher au Soudan pourraient constituer des crimes de guerre et contre l’humanité, a averti lundi 3 novembre le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), alors que les civils fuient par milliers leurs foyers dans la région voisine du Kordofan, selon l’ONU.

Après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide ont pris le 26 octobre El-Fasher, dernier verrou stratégique qui échappait à leur contrôle au Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan. Depuis, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellites et par des vidéos d’exactions publiées par les combattants eux-mêmes.

Les meurtres et les viols collectifs dénoncés par l’ONU « pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », a indiqué le bureau du procureur dans un communiqué. La Cour enquête depuis déjà deux ans sur les crimes commis à partir d’avril 2023 au Darfour, rapporte notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas. Les exactions commises par les Forces de soutien rapide du général Hemedti lors de la prise d’El-Fasher font bien partie de cette enquête. Le bureau du procureur a d’ailleurs invité tout témoin à déposer des preuves sur le coffre-fort électronique, accessible sur internet.


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Une commission d’enquête créée

Il est peu probable que la mise en garde du bureau du procureur puisse avoir un effet dissuasif, mais quelques jours après la prise d’El-Fasher, le chef des Forces de soutien rapide a néanmoins annoncé la création d’une commission d’enquête.

Le général Hemedti espère-t-il ainsi échapper à la Cour ? Celle-ci n’intervient qu’en cas de défaillances des autorités, si elles refusent de juger elles-mêmes les auteurs des pires crimes. Quoi qu’il en soit, le bureau du procureur annonce depuis longtemps travailler à de nouveaux mandats d’arrêt.

Saisie par le conseil de sécurité de l’ONU il y a plus de vingt ans pour juger les auteurs des crimes au Darfour, la CPI n’a pour l’instant jugé qu’un seul chef janjawid.

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