Madagascar: Transport aérien – Le cas de Madagascar Airlines rediscuté

Le redressement de Madagascar Airlines demeure une priorité pour le gouvernement. Les discussions portent sur la relance du transport aérien, la modernisation de la flotte et le règlement des dettes.
Lundi 3 novembre, le Premier ministre Herintsalama Andriamasy Rajaonarivelo s’est réuni à Mahazoarivo avec les représentants de Madagascar Airlines, en présence de plusieurs ministres. L’objectif était d’examiner l’avenir du transport aérien national et de rediscuter des mesures pour relancer Madagascar Airlines, une compagnie qui traverse une période délicate mais reste essentielle pour l’économie et le tourisme.
Les discussions ont porté sur la continuité des vols, la préservation des emplois et le maintien des accords avec les bailleurs et les loueurs d’avions. La réactivation d’Air Madagascar, symbole historique de la flotte nationale, a également été au coeur des échanges. Le Premier ministre a insisté sur l’urgence d’accélérer les démarches légales et de garantir la conformité aux normes internationales, afin de produire des résultats concrets et durables.
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À noter que Madagascar Airlines, née de la fusion d’Air Madagascar et de sa filiale domestique Tsaradia, a obtenu en avril 2023 son certificat de transporteur aérien et sa licence d’exploitation. Pour sa relance, l’ancien directeur général de la compagnie, Thierry de Bailleul, avait mis en place un plan de relance appelé « Phénix 2030 », reposant sur un recentrage sur le réseau domestique, avec 52 vols hebdomadaires sur 10 destinations intérieures, avant un retour progressif à l’international. Actuellement, la flotte compte désormais cinq ATR 72 (quatre ATR 72-500 et un ATR 72-600), contre seulement un ou deux avions début 2024, et deux contrats de location ont été prolongés jusqu’en 2028-2029 pour assurer une stabilité durable.
Défis et perspectives
La compagnie fait face à un passif conséquent. La dette totale héritée d’Air Madagascar s’élève à 100 millions de dollars, dont 60 % sont à la charge de l’État. Madagascar Airlines avait accumulé 36 millions de dollars de dettes lors de sa reprise, et les pertes cumulées dépassent 50 millions de dollars, notamment à cause des coûts élevés du carburant et des contrats de location d’avions. Pour soutenir sa relance, la Banque mondiale a déjà débloqué 25 millions de dollars, tandis qu’un financement supplémentaire de 40 millions de dollars est en cours de négociation.
Malgré cette situation, la compagnie a renoué avec l’adhésion à l’IATA (International Air Transport Association), l’association internationale du transport aérien, et signé des partenariats avec Air France et Air Austral pour maintenir une connectivité régionale et internationale partielle. Cependant, certains points restent à clarifier : l’acquisition des actifs d’Air Madagascar et de Tsaradia n’est pas encore finalisée.



