Madagascar: Les enseignants du public toujours en grève dans l'attente d'un protocole d'accord

À Madagascar, une semaine après la nomination du nouveau gouvernement d’Herintsalama Rajaonarivelo, une partie des enseignants du public poursuivent la grève entamée le 25 septembre, date des premières manifestations qui ont conduit à la chute du précédent régime. Mardi 4 novembre, ils étaient plus de 300 à s’être déplacés pour faire connaitre à leur nouvelle ministre, Hanitriniaina Elis Karena, leur exaspération sur leurs conditions de travail qui « n’ont cessé de se dégrader », disent-ils, « ces 15 dernières années ». Tous espèrent signer un protocole d’accord ce mercredi 5 novembre.

À Madagascar, plus de 300 enseignants, vacataires, maîtres Fram – c’est-à-dire recrutés localement par les associations de parents d’élèves et payés par elles – se sont rassemblés dans la cour du Ministère de l’Éducation nationale pour exposer leurs revendications au colonel Gervais Andriamiarisoa, l’un des membres du conseil présidentiel chargé d’assurer la médiation entre le ministère de tutelle et les enseignants. « On ne changera pas d’avis. On doit être en confiance avec vous, le nouveau régime, n’est-ce pas ? » scande un syndicaliste.

Au micro, le professeur liste les principales réclamations : plus de recrutements d’enseignants, l’arrêt de la corruption dans les mouvements de rapprochement des familles, une revalorisation de l’indemnité de craie [indemnité mensuelle accordée aux enseignants dans le secteur public, NDLR] et de logement.


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Pour cette dernière, les syndicats demandent ainsi 200 000 ariarys mensuels (39 €), contre les 14 000, (2,70€) proposés aujourd’hui. « Une somme bien dérisoire au regard du prix des logements », expliquent les enseignants sur place à RFI.

Dépolitiser le système éducatif

Gérard Ramamonjisoa, de la plateforme syndicale VMM, insiste également sur l’importance de dépolitiser le système éducatif. « Les enseignants ont été manipulés politiquement par les dirigeants de ce ministère et actuellement, nous dénonçons cette mauvaise pratique », explique-t-il. « Il faut laisser les enseignants travailler librement et non pas en leur mettant une pression politique comme on l’a déjà fait auparavant ».

Des réclamations que le colonel Gervais Andriamiarisoa dit avoir entendues. « Nous savons tous que vous avez vos raisons pour être ici et être en grève, parce que oui, il y a actuellement des problèmes. On discute avec Madame la ministre [Hanitriniaina Elis Karena, NDLR], pour que vous, enseignants, repreniez le travail, tout en signant ce mercredi le protocole d’accord ». Un « ouais ! » s’échappe de la foule. « Nous allons faire notre maximum pour trouver une entente », répond le colonel.

L’ultimatum lancé par une partie des syndicats arrive à échéance ce mercredi 5 novembre au soir. En cas d’absence de compromis trouvé, une grève générale pourrait être lancée dès jeudi dans les écoles publiques du pays.

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