Est de la RDC: vers une hausse et un approfondissement d'une insécurité alimentaire déjà «aiguë»

En République démocratique du Congo (RDC), plus d’un habitant sur cinq sera confronté à une insécurité alimentaire aiguë. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). La situation alimentaire s’aggrave et les perspectives ne sont pas bonnes. Selon le rapport, 26,6 millions de personnes, soit 22 % de la population, devraient se retrouver en insécurité alimentaire aiguë élevée.
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Cela représentera une hausse d’environ deux millions de personnes au premier semestre de l’année prochaine. Six territoires supplémentaires de la République démocratique du Congo (RDC) devraient voir leur situation se détériorer : Lubero et Walikale, au Nord-Kivu, Kalehe et Fizi, au Sud-Kivu, ainsi que Kongolo et Moba, dans le Tanganyika.
Les causes sont connues : les conflits persistants, les déplacements de populations, mais aussi les inondations et les effets de la saison maigre, notamment dans l’est du pays. Une situation d’autant plus préoccupante que la réponse humanitaire manque de moyens.
Redéfinir les priorités
Fin août 2025, seuls 33 % des besoins alimentaires des personnes touchées avaient été couverts. Le manque de financements pour 2025, et les faibles prévisions pour 2026, compliquent la planification de la réponse.
Les acteurs humanitaires devront donc établir des priorités strictes, ce qui risque de laisser certains groupes sans assistance. Le rapport recommande des interventions d’urgence : aide alimentaire, production agricole rapide, mais aussi réhabilitation et reconstruction des moyens de subsistance.
La paix dans l’est de la RDC, une priorité
Parmi les priorités absolues, le document cite la restauration de la paix et de la sécurité dans l’est du pays. Le rapport de l’IPC cite le Foreign Policy Research Institute, qui estime qu’aucun changement majeur n’est attendu, à moins que les groupes armés acceptent de se désarmer.
Mais il faut rappeler aujourd’hui que les initiatives de paix, comme les processus de Doha et de Washington, sont aujourd’hui au point mort. À Doha, l’AFC/M23 et le gouvernement congolais peinent toujours à s’entendre sur un accord de paix, malgré les efforts de la médiation. Selon nos sources, au moins 13 versions du texte ont déjà été présentées. Et tout indique que le retour à la normale est encore loin.
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Sur le terrain, l’AFC/M23 poursuit le recrutement et la formation de nouveaux combattants. De son côté, le gouvernement congolais se renforce aussi, notamment par des moyens aériens, avec plusieurs bombardements ces dernières semaines sur des positions de l’AFC/M23.
Ces violences défient les deux mécanismes de vérification du cessez-le-feu, surtout qu’aucun des processus en cours, ni celui de Doha, ni celui de Washington, ne prévoit de mécanisme de sanction.



