Le Tchad observe avec attention l’évolution du conflit au Soudan voisin

Outre un probable afflux de réfugiés s’ajoutant à près d’un million et demi de Soudanais sur son territoire, la prise de la capitale du Darfour Nord par les FSR du général Hemedti risque d’accentuer les tensions internes et les facteurs externes de déstabilisation.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Par delà l’émotion, la prise d’El-Fasher et les massacres qui l’accompagnent, accentuent les dissensions entre les communautés présentes et influentes de part et d’autre de la frontière -côté tchadien et jusqu’au plus haut sommet de l’Etat – mais les parties semblent encore s’entendre pour éviter un débordement du conflit, selon le sociologue Roland Marchal, chercheur au Ceri, le Centre de recherches internationales de Sciences-Po Paris.
À lire aussiAprès la prise d’El-Fasher par les FSR, le Tchad se prépare à l’arrivée d’au moins 120 000 Soudanais
Jusqu’ici Ndjamena parvient à maîtriser les mouvements de colère, mais jusqu’à quand, interroge Remadji Hoinathy, chercheur à l’ISS, qui s’interroge sur le sort et l’avenir des très nombreux Tchadiens en armes engagés aux côtés de l’armée du Soudan et des milices défaites à El-Fasher.
Quelle qu’en soit l’issue, le conflit risque d’inonder la région d’armes et de combattants déversés sur les routes du Tchad, de la Centrafrique ou de la Libye, base arrière des dernières rebellions hostiles à Ndjamena.
Chercheront elles un soutien de Port-Soudan comme ce fut maintes fois le cas par le passé ? Si leurs accusations – étayées de rapports – de livraisons d’armes en provenance des Émirats arabes unis via le Tchad au profit des FSR, s’avèrent vraies, Ndjamena disposerait d’un allié au Darfour pour faire face à la menace.
À lire aussiSoudan: les appels au boycott des Émirats arabes unis se multiplient après la prise d’El-Fasher par les FSR
Mais il est encore trop tôt pour le dire car « la fin de la bataille d’El-Fasher ne signifie pas la fin de la guerre au Darfour », tempère Roland Marchal.



