Soudan: Les FSR ouvrent une nouvelle ligne de front
Plus de 36.000 civils soudanais ont fui dans l’Etat du Kordofan-Nord, où les FSR ont averti masser leurs troupes après leur prise d’El-Facher, dans le Darfour.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 36.000 personnes ont fui cinq localités du Kordofan-Nord. Cet Etat est situé à quelques centaines de kilomètres à l’est du Darfour, une région contrôlée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) après leur prise, il y a un peu plus d’une semaine, d’El-Facher.
Les atrocités commises dans cette ville pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, selon le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
18 mois de siège à El-Facher
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El-Facher se trouve au nord du Darfour et constituait le ce dernier verrou stratégique qui échappait au contrôle des FSR dans la région. Les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires dans et autour de la ville qui a subi 18 mois de siège.
Les combattants paramilitaires sont accusés de violences à caractère ethnique qui visent des communautés non arabes.
Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre les FSR et l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, qui contrôle le nord et l’est du Soudan, dont les villes de Port-Soudan et Khartoum.
Des habitants ont rapporté que des villes entières étaient devenues des cibles militaires. L’armée et les FSR s’affrontent pour le contrôle d’El-Obeid, capitale du Kordofan-Nord et important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum. El-Obeid abrite également un aéroport.
Le Kordofan, nouvel objectif des FSR ?
Souleiman Babiker, habitant d’Oum Smeima, à l’ouest d’El-Obeid, explique qu’après la prise d’El-Facher par les paramilitaires, « le nombre de véhicules des FSR a augmenté ». « Nous avons cessé d’aller dans nos champs, de peur des affrontements », a-t-il ajouté.
Un autre habitant, ayant requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d’« une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l’ouest et au sud d’El-Obeid » au cours des deux dernières semaines.
La région du Kordofan, administrativement divisée en Kordofan-Nord, Sud et Ouest, « sera probablement le prochain théâtre des opérations militaires des deux camps », a averti la semaine dernière Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l’Onu pour l’Afrique.



