À quelques mois d’échéances politiques majeures en Guinée, la question de la fiabilité du fichier électoral est devenue un sujet incontournable. Face aux nombreuses inquiétudes qui agitent la scène politique, Dr Faya Millimouno, figure reconnue de l’opposition, a adressé un avertissement clair : un audit rigoureux et transparent du fichier électoral est indispensable pour garantir la crédibilité du prochain scrutin. Cet article est tiré d’une interview récente accordée à nos confrères d’Africaguinee.com.
Une confiance fragile mise à rude épreuve
Dans un contexte marqué par des contestations répétées et une défiance grandissante, Dr Faya Millimouno souligne que la légitimité des élections repose avant tout sur la fiabilité des listes électorales. Sans un fichier propre et consensuel, le scrutin perdra toute crédibilité aux yeux des citoyens, des acteurs politiques et de la communauté internationale.
Selon lui, la récente opération de recensement biométrique, malgré ses ambitions, présente encore des lacunes majeures. Manque de contrôle indépendant, risques de doublons, inscriptions douteuses et exclusions non justifiées : autant de failles qui fragilisent le socle même de la démocratie guinéenne.
L’urgence d’un audit indépendant et participatif
Pour restaurer la confiance, Dr Faya appelle à la mise en place d’une vérification rigoureuse du fichier. Il insiste pour que cette démarche soit menée en concertation avec toutes les parties prenantes : partis politiques, société civile, experts techniques et organisations internationales. L’objectif est clair : garantir une liste électorale transparente, fiable et incontestable.
Il dénonce également l’opacité qui entoure jusqu’ici la gestion du fichier, dénonçant le manque de transparence des autorités électorales et la difficulté d’accès aux données par les acteurs concernés.
Un avertissement lourd de conséquences
La Guinée a connu par le passé les dégâts que peuvent provoquer des scrutins contestés. Dr Faya Millimouno met en garde : sans une correction sérieuse des anomalies du fichier, le pays court droit à une crise post-électorale, avec des risques élevés de violences et de contestations.
Cette alerte intervient dans une période de tensions croissantes, où la liberté d’expression est mise à mal, où les arrestations d’opposants se multiplient, et où le climat politique devient de plus en plus lourd.
Le rôle essentiel des médias et de la société civile
Dans son intervention, Dr Faya souligne aussi le rôle crucial des médias et des organisations citoyennes pour faire respecter la transparence. Il appelle à une vigilance renforcée et à un soutien à ceux qui enquêtent, rapportent et dénoncent toute tentative de manipulation.
Il rappelle que sans une information libre et sans pression, il sera impossible de garantir un environnement électoral sain.
Un défi majeur pour les institutions
Le succès de cet audit dépendra en grande partie de la volonté politique du gouvernement et des institutions en charge, notamment la Commission Électorale Nationale Indépendante. La Guinée doit aujourd’hui choisir entre poursuivre un processus opaque et risquer une crise majeure, ou embrasser la transparence et la responsabilité.
Dr Faya Millimouno invite tous les acteurs à dépasser leurs intérêts partisans pour protéger l’intérêt supérieur de la nation.