Au Kenya, la répression des manifestations post-électorales en Tanzanie dénoncée

Au Kenya, des voix s’élèvent pour dénoncer les violences post-électorales des derniers jours en Tanzanie, où des manifestations ont été violemment réprimées alors que le pays votait pour ses élections présidentielles et législatives, qui se sont déroulées sans opposition. Samedi 1er octobre, la Commission électorale a déclaré Samia Suluhu vainqueure de la présidentielle avec près de 98% des voix. Le parti d’opposition Chadema a rejeté ces résultats et estime qu’au moins 700 personnes ont perdu la vie au cours des trois jours de violences qui ont suivi le scrutin. Au Kenya voisin, les militants appellent à la solidarité.

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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard 

Face à la presse, les défenseurs kényans des droits humains ont diffusé des vidéos montrant des blessés graves et de nombreux corps inanimés. Ce sont, selon eux, les premières images en provenance de Tanzanie après plusieurs jours de violences, et un accès restreint à Internet.

« Je suis très, très attristée par ces tueries de masse. Les photos que nous venons de voir, et d’autres que nous avons reçues, montrent des corps entassés sans aucune dignité. C’est terrible », réagit Martha Karua, avocate et figure de l’opposition au Kenya. « Est-ce que le pouvoir vaut autant de morts, autant de sang versé, autant de souffrance ? C’est la question que je pose à Mama Samia », poursuit-elle.

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Au moins 700 morts lors de manifestations selon les défenseurs des droits de l’homme

Les militants des droits humains rapportent qu’au moins 700 personnes auraient perdu la vie entre le mercredi 29 et le vendredi 31 octobre 2025 lors des manifestations. Un bilan humain difficile à confirmer. « Nous avons vu beaucoup de morts, nous recevons des témoignages de personnes ayant perdu leurs proches. Ce qui est aussi très choquant, c’est que nous avons des médecins qui nous informent que la police est en train d’envahir les morgues, qu’elle emporte des corps, et nous ne savons pas où elle les emmènent. Les familles n’ont pas accès à leurs proches. C’est un mépris total pour le peuple tanzanien. », a dénoncé Tito Magoti, un avocat tanzanien, s’exprimant par visio-conférence.

La tenue d’un nouveau scrutin réclamée

Les militants pour les droits humains demandent l’annulation des élections, lors desquelles la Commission électorale a déclaré Samia Suluhu vainqueur de la présidentielle avec près de 98% des voix. Ils demandent aussi la mise en place d’un dispositif de transition inclusif, avant la tenue d’un nouveau scrutin.

Dans un communiqué publié ce dimanche 2 novembre, l’Union européenne s’est dite « très inquiétée par les évènements » en Tanzanie. Elle a cité notamment « la violence, la coupure d’Internet ainsi que les informations faisant état d’irrégularités dans le déroulement du scrutin » et « les rapports crédibles faisant état d’un grand nombre de morts et de blessés ».

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