Congo-Brazzaville: la vente de machettes et de motos suspendue jusqu'à nouvel ordre

Dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité et du contrôle des produits dits « sensibles » au Congo-Brazzaville, le gouvernement vient de notifier aux opérateurs économiques la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de l’importation des machettes et des motos, toutes catégories confondues. La mesure est diversement accueillie par les citoyens.
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Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial
Sur l’avenue de la paix, dans le troisième arrondissement de Brazzaville, capitale du Congo-Brazzaville, la circulation est fluide ce dimanche 2 novembre 2025. Joël, la quarantaine révolue, sort d’une boutique de vente de motos. Selon lui, les prix n’ont pas encore augmenté. Il apprécie surtout la mesure gouvernementale de suspendre leur importation. « Je pense que pour l’heure, c’est une bonne mesure, parce que dans l’usage de ces motos, il y a eu pas mal de délinquants qui se sont camouflés dans cette affaire de motos. Je pense qu’avec la situation actuelle du pays, c’est une bonne mesure », raconte-t-il.
Son point de vue est loin d’être partagé par Nathanaël, un habitant d’un quartier populaire, affirmant que Brazzaville regorge de zones qui ne sont accessibles que par motos. « Pour moi, je pense que ça va nous déranger un peu, parce qu’il y a des endroits qui sont un peu enclavés. Ça demande des motos. Donc, pour moi, je pense que ça va déranger », soutient-il.
Une mesure de sécurité
Depuis fin septembre, des unités d’élite mènent une lutte, sans merci, contre les gangs communément appelés « bébés noirs » ou « Kulunas ». D’ordinaires, ces criminels utilisent des motos et opèrent avec les machettes pour terroriser et mutiler leurs victimes.
Pour un responsable d’un groupement coopératif, qui a requis l’anonymat, « il est bien d’interdire les machettes pour ceux qui en font une mauvaise utilisation, mais il ne faut pas perdre de vue que c’est le premier outil de tout agriculteur ».
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