La 3e édition du festival Kigali Ciné Junction se tient dans la capitale rwandaise du 23 au 27 juillet. Cinq jours de programmation sont prévus dans différents espaces de Kigali et notamment dans les rues du centre-ville. L’objectif des organisateurs, les studios rwandais Imitana productions, est d’attirer un public peu adepte des salles de cinéma.
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Avec notre correspondante à Kigali, Lucie Mouillaud
Un écran géant trône au milieu de la rue piétonne du centre de Kigali. Carole Ikirezi, étudiante, a fait le déplacement pour le film Dahomey réalisé par Mati Diop. « Je n’ai pas l’habitude d’aller au cinéma. Je regarde plutôt des films chez moi et je regarde surtout des films occidentaux. Avoir cette fois quelque chose de différent, qui nous parle à nous, est vraiment bien, je pense. J’ai hâte de voir ce que ça va donner », explique l’étudiante.
La programmation est principalement africaine, avec un accent sur le Sénégal, pionnier du 7e art sur le continent. Moussa Sène Absa est l’un des trois cinéastes sénégalais à avoir fait le déplacement. « C’est extrêmement important que les Grands Lacs aient un lieu de jonction comme ils disent. Il y a une véritable nécessité de faire circuler nos œuvres et de permettre au public africain de se dire qu’ils ont aussi une empreinte à apporter au monde », espère le cinéaste.
« On essaie de faire un pas vers le public »
Pour sa troisième édition, le Kigali Ciné Junction continue sa mission : faire connaître de nouvelles œuvres africaines à un public rwandais, peu habitués des salles de cinéma. « On essaie de faire un pas vers le public. C’est ça l’idée d’aller en ville. Pour moi, c’est très important. Le cinéma africain est riche et très divers et on n’a pas ça sur nos écrans. On est donc très contents de pouvoir montrer des films africains, mais aussi des films afro-descendants. On est très intéressés d’amener tous ces regards au Rwanda », se réjouit Philbert Aimé Mbabazi, le directeur artistique.
L’occasion également de projeter de nombreux films rwandais et notamment le premier long métrage de Philbert Aimé Mbabazi, Minimals in a Titanic World, présenté à la Berlinale cette année.
Il y a beaucoup de cinémas à travers l’Afrique, mais on remarque que la majorité d’entre eux ne projettent que des films occidentaux. Cette initiative est donc née de ce manque d’opportunités pour faire en sorte que les films africains puissent rencontrer le public pour lequel ils ont été créés, à savoir le public africain.
Philbert Aimé Mbabazi, directeur artistique