Madagascar: Aviation – L'ACM dénonce le détournement d'un document officiel

L’Aviation civile de Madagascar (ACM) se retrouve, malgré elle, au coeur d’une polémique internationale. L’affaire concerne l’octroi de documents d’immatriculation provisoires à une société déclarée comme étant basée en Inde, mais dont les avions auraient finalement été transférés en Iran, au profit de la compagnie privée Mahan Air, dans le but de contourner les sanctions internationales.

Dans un communiqué officiel publié le 23 juillet, l’ACM réfute catégoriquement toute implication directe avec la compagnie iranienne. Elle affirme n’avoir délivré que deux documents provisoires : un certificat d’immatriculation et un certificat de navigabilité à la société UDAAN Aviation, enregistrée comme opérateur indien, qui projetait de s’implanter à Madagascar.

Selon l’ACM, la société avait déclaré vouloir transférer cinq Boeing 777 vers le Kenya pour y effectuer des travaux de maintenance.

Ces autorisations, valables temporairement, étaient assorties d’une condition stricte : la présence physique des appareils à Madagascar pour inspection. Or, selon les vérifications menées par l’ACM elle-même, les avions n’ont jamais été convoyés à Madagascar. D’après le site Le Journal de l’Aviation, ils seraient restés stationnés à Lanzhou, en Chine, jusqu’à leur départ pour l’Iran, après un passage signalé au Cambodge.

Usage prolongé et frauduleux

Plus inquiétant encore, les documents provisoires délivrés par l’ACM avaient expiré depuis le 17 avril 2025, mais auraient été utilisés de manière persistante au-delà de cette date, ce qui constitue, selon l’ACM, un « usage frauduleux de documents officiels ». L’instance malgache évoque une tentative de faux et usage de faux, infractions passibles de poursuites pénales, et affirme qu’elle saisira les autorités compétentes.

Cette affaire soulève des interrogations, non seulement sur la transparence des procédures d’immatriculation d’aéronefs, mais aussi sur les risques de contournement des sanctions internationales via des circuits administratifs indirects.

Selon une enquête du site spécialisé Le Journal de l’Aviation, les avions concernés auraient quitté la Chine pour le Cambodge avant de rejoindre l’Iran, où ils opèrent désormais sous l’étendard de Mahan Air, une compagnie privée iranienne, dans un pays visé par des sanctions de plusieurs puissances occidentales.

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