Sahara occidental: vote crucial pour l'avenir du territoire disputé au conseil de sécurité de l'ONU

Quel avenir pour le Sahara occidental ? La question sera au cœur d’un vote crucial ce jeudi 30 octobre aux Nations Unies. Le Conseil de sécurité doit adopter une résolution renouvelant le mandat de la Minurso, la mission onusienne chargée depuis 1991 d’organiser un référendum d’autodétermination dans ce territoire disputé. Mais cette année, le texte présenté par les États-Unis a été profondément remanié. Il prévoit de faire du plan d’autonomie marocain de 2007 le point de départ d’une relance des négociations. Une évolution diplomatique majeure, soutenue notamment par Washington et Paris, et qui constituerait une victoire politique importante pour Rabat face au Front Polisario.
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Les tractations diplomatiques étaient encore intenses encore le 29 octobre, à la veille du vote sur le Sahara occidental. Et pour cause : le texte de résolution proposé par les Américains marque un vrai tournant. Il propose de prendre le plan d’autonomie marocain de 2007 comme base de référence pour relancer des négociations. Une position très favorable à Rabat puisque cela reviendrait à entériner de fait la souveraineté marocaine sur le territoire disputé, en rupture avec position historique de l’ONU dans ce dossier.
Autre enjeu de ce vote, la durée du mandat de la Minurso. L’administration Trump souhaitait un renouvellement de trois mois seulement, et non d’un an comme le veut la pratique. Mais, face aux réticences, un compromis aurait été trouvé autour d’un renouvellement pour une durée de six mois. L’enjeu est de laisser du temps à des négociations sous médiation onusien et éviter de laisser la main aux seuls Américains sur ce dossier.
Évolution en faveur du Maroc
Le texte qui sera soumis au vote reflète une évolution du consensus international en faveur de la position marocaine ces dernières années. Numériquement, le Conseil de sécurité semble pencher en faveur de cette résolution, mais il reste des inconnues, notamment les votes de la Chine et de la Russie, qui détiennent un droit de veto et pourraient peser sur l’issue du vote. Pékin et Moscou entretiennent des liens étroits avec l’Algérie, soutien du Front Polisario et favorable à l’indépendance du territoire désertique.
En coulisses, les tractations se poursuivent pour modifier les termes du premier « draft » américain, réintroduire la notion d’autodétermination, et parvenir à l’adoption de la résolution par la majorité des quinze membres du Conseil de sécurité. Des négociations d’autant plus intenses que l’Algérie est membre non permanent du Conseil. Selon nos informations, un deuxième texte proposé par les États-Unis aurait déjà été rejeté par Alger, qui ne devrait donc pas prendre part au vote, comme l’année dernière, rapporte notre correspondant à Casablanca, François Hume-Ferkatadji.
Le texte soumis au vote illustre un glissement du consensus international en faveur du Maroc, y compris au sein du Conseil de sécurité. Outre les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont déjà exprimé leur soutien au plan d’autonomie.
Pour être adoptée, la résolution devra recueillir neuf voix sur les quinze membres du Conseil de sécurité : les cinq permanents — Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie — ainsi que dix membres élus pour deux ans, parmi lesquels l’Algérie, la Corée du Sud, le Danemark, la Grèce, le Guyana, le Pakistan, le Panama, la Sierra Leone, la Slovénie et la Somalie.
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