Afrique: Routes dégradées – Le Cameroun parmi les 10 pires réseaux routiers du continent selon un rapport

Un récent classement du Forum économique mondial place le Cameroun dans le top 10 des pays africains aux routes les plus dégradées. Cette évaluation, basée sur des critères de qualité d’infrastructure, d’accessibilité et de maintenance, met en lumière une situation préoccupante pour un pays pourtant considéré comme stratégique en Afrique centrale. Le réseau routier camerounais, bien que central dans les échanges commerciaux de la sous-région, souffre d’un manque chronique d’entretien, de défauts structurels persistants et de problèmes de gouvernance.

Ce classement souligne à nouveau l’écart entre les ambitions de développement affichées et la réalité du terrain. Les routes sont souvent impraticables pendant la saison des pluies, isolant des zones entières et freinant considérablement les échanges entre les régions. Pour les usagers, ce sont des trajets rallongés, des véhicules endommagés et un sentiment croissant de frustration face à l’inaction des autorités. Dans de nombreuses zones rurales, l’état des routes constitue un frein majeur à l’accès aux services de base, notamment la santé et l’éducation.

Pour les opérateurs économiques, cette infrastructure défaillante a un coût direct : surcoût logistique, ralentissement de l’activité, difficulté à acheminer les marchandises dans les délais. Cela affecte également la compétitivité du Cameroun, qui peine à attirer les investissements malgré son potentiel. Le secteur du transport routier, pilier de la mobilité intérieure, reste tributaire d’un réseau vétuste et dangereux, avec une recrudescence d’accidents dans certaines zones critiques.

Ce classement doit être perçu comme un signal d’alarme. Le Cameroun ne peut envisager une véritable émergence sans un investissement massif, transparent et durable dans ses infrastructures routières. Cela passe par une planification rigoureuse, une gestion des fonds publics plus efficiente et un suivi accru des projets d’aménagement. Sans cela, les objectifs de croissance, d’intégration régionale et de réduction des inégalités resteront lettre morte.

Le défi est immense, mais il est incontournable si le pays souhaite réellement sortir de cette spirale de sous-développement structurel et garantir à ses citoyens un minimum de mobilité, de sécurité et de dignité.

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