Du samedi 26 juillet jusqu’au dimanche 3 août, la Côte d’Ivoire accueille l’élite du basketball féminin continental, à l’occasion de la 29e édition de l’Afrobasket féminin. C’est la première fois que le pays des Éléphants est l’hôte de cette messe biennale du basket africain. Réparties en 4 groupes de 3, les 12 meilleures sélections féminines du continent vont livrer, au total, 28 matchs pour un seul sacre final. Entre la suprématie des trois nations phares, l’ambition des sélections établies et l’émergence de nouvelles équipes, l’Afrobasket 2025 promet d’être mémorable.
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Avec notre correspondante à Abidjan, Moh Lameen Sy Savané
Dans le trio dominant, que sont les nigérianes, les sénégalaises et les maliennes, les premières portent, de loin, le statut de favorites. Les D’Tigress, qui évoluent dans le groupe D avec le Mozambique et le Rwanda, écrasent la concurrence depuis les quatre dernières éditions. Elles cumulent, depuis 2015, 24 victoires consécutives à l’Afrobasket. Sous la houlette de la coach Rena Wakama, l’ogre nigérian vise un cinquième sacre consécutif. Sacre qui lui permettra d’égaler le Sénégal, nation la plus titrée avec onze sacres.
Le Sénégal en embuscade
Les Lionnes du Sénégal brûlent d’envie de retrouver leur splendeur d’antan. Onze fois championnes d’Afrique, les sénégalaises n’ont pas soulevé le trophée depuis 2015. Elles ont perdu, de surcroît, les trois dernières finales, subissant la loi des nigérianes. Avec les départs des anciennes Astou et Aya Traoré, un renouveau générationnel est en cours avec la montée en puissance de Yacine Diop et bien d’autres, épaulées par l’expérimentée Cierra Dillard. Dans le groupe C avec l’Ouganda et la Guinée, les Lionnes auront à cœur de renouer avec le succès continental, sous la direction du coach américain Otis Hughley Jr.
Nation historique du basketball africain, Le Mali, n’a été couronné qu’une seule fois, en 2007. Les Aigles Dames enchaînent les podiums, à l’instar des quatre dernières éditions, mais sans parvenir à se hisser sur la plus haute marche. Pourtant dans les catégories jeunes (U16 et U18), le Mali domine le continent depuis près de deux décennies. Le groupe que conduit le coach Oumarou Sidiya Maïga cette année est composé justement, pour l’essentiel, de joueuses qui ont fait leurs classes dans ces sélections jeunes. La prodige des Washington Mystics Sika Koné et ses camarades, avec une moyenne d’âge de 24 ans, ont les atouts pour mettre fin à 18 ans de disette. Leur confrontation dans le groupe B face au Cameroun et au Soudan du Sud s’annonce cruciale pour lancer leur campagne.
Ne pas oublier les Ivoiriennes
Derrière ces têtes d’affiche, plusieurs nations nourrissent des ambitions légitimes. La Côte d’Ivoire, qui accueille le tournoi pour la première fois de son histoire, a fait preuve de régularité à l’Afrobasket et a montré une compétitivité croissante. Le meilleur résultat des Éléphantes, jusqu’ici, est une quatrième place décrochée en 2009. Mais à domicile, la capitaine Kariata Diaby et ses coéquipières pourraient être portées par la ferveur nationale. La mission assignée au coach français Stéphane Leite est de décrocher une place inédite sur le podium.
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Les Gazelles de l’Ouganda participent pour la première fois à deux Afrobasket consécutifs. Signe de leur progression que corrobore leur première place aux éliminatoires de la Zone 5 en Egypte. De plus, en battant le Sénégal en 2023, elles ont déjà prouvé leur capacité à surprendre. Le Mozambique détient un record peu enviable : celui d’avoir disputé trois finales d’AfroBasket sans jamais remporter le titre. Mais le pays conserve une régularité remarquable et a atteint les quarts de finale des 12 dernières éditions.
L’Angola pour retrouver sa place
L’Angola, double championne en 2011 et 2013, tentera de retrouver sa place parmi l’élite après une dixième place décevante lors de la dernière édition. Avec Italee Lucas et Sara Caetano, l’équipe de Paulo Macedo cherchera à se relancer dans le Groupe A. Quant aux Pharaonnes, leur dernier podium date de 1977, mais les égyptiennes connaissent une ascension notable, passant de la 14e à la 5e place africaine en une décennie.
Emmené par le coach Ahmed Njoya, le Cameroun allie des joueuses locales à celles évoluant à l’étranger. Placées dans le groupe B, les Lionnes arrivent avec humilité au tournoi. Si elles décrochent leur premier podium hors de leurs frontières, ce serait un résultat historique. Équipe la moins bien classée, le Sily National de la Guinée aura un défi de taille dans le Groupe C face au Sénégal et à l’Ouganda. Mais à travers le quart de finale atteint en 2023, l’équipe constituée par le coach Malick Koné, tout en restant modeste, prouve qu’elle n’est pas à prendre à la légère.
Deux pays émergeants sont à suivre. D’abord le Rwanda, qui terminé quatrième à domicile en 2023. Le pays voudra certainement confirmer sa progression. Ensuite, les Bright Starlets du Soudan du Sud qui font leurs grands débuts à l’Afrobasket. A l’instar de la sélection masculine, les sud-soudanaises pourront-elles marquer les esprits ? Les parquets du Palais des sports de Treichville, à Abidjan, sont prêts pour les 28 batailles qui mèneront au sacre final.