Madagascar: après l'exil d'Andry Rajoelina, scènes de liesse pour le retour d'opposants au pays

À Madagascar, plusieurs opposants de l’ancien président Andry Rajoelina, en exil depuis le 12 octobre 2025, sont revenus sur la Grande Île ces derniers jours. Ils ont été accueillis par des centaines de Malgaches en liesse dans les aéroports. D’autres opposants libérés de prison après une série de grâces présidentielles le 12 octobre dernier pourraient aussi jouer un rôle de premier plan sous le nouveau régime.
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Avec notre correspondant à Antananarivo, Guilhem Fabry
Le jeudi 23 octobre 2025, le maire élu de Diego-Suarez, Jean-Luc Djavojozara, a retrouvé sa ville, entouré de ses concitoyens, venus l’accueillir en nombre. Cet opposant à Andry Rajoelina avait été réélu à la tête de cette grande ville du nord de Madagascar pour un troisième mandat en décembre 2024, trois mois après avoir été condamné à cinq ans de prison pour « abus de fonction, de favoritisme et détournement de deniers publics ». Une élimination politique selon ses partisans. L’édile, très populaire, avait fui à La Réunion pour éviter d’être arrêté avant d’être gracié par Andry Rajoelina le 12 octobre dernier.
Accueil chaleureux pour le retour de la juriste Fanirisoa Ernaivo
Un autre accueil populaire a été réservé ce samedi 25 octobre, cette fois-ci à l’aéroport d’Antananarivo, à Fanirisoa Ernaivo. Exilée en France depuis plusieurs années, cette juriste et ancienne magistrate, candidate à l’élection présidentielle de 2018, combattait très activement le président déchu sur les réseaux sociaux. Elle a été mandatée par les autorités de transition pour suivre le dossier judiciaire de l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga au sein des instances internationales.
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Paul Maillot Rafanoharana, condamné à 20 ans de prison en 2021 pour une tentative présumée de coup d’État contre Andry Rajoelina, a lui été vu au sein des deux palais présidentiels depuis sa libération il y a deux semaines. Il avait rencontré le nouveau président Michael Randrianirina en détention, à la prison de Tsiafahy, en 2023.
Autre retour remarqué à Antananarivo, celui du colonel Patrick Rakotomamonjy. « Notre pays est gouverné sous l’ombre de Monsieur Mamy Ravatomanga », avait affirmé ce militaire en fuite après sa condamnation à 20 ans d’emprisonnement, dans une vidéo tournée depuis un lieu inconnu et diffusée sur les réseaux sociaux en mai dernier, en accusant le magnat de corruption et de trafic d’influence.



