Tunisie: Huile d'olive – Un plan national pour soutenir les petits producteurs et renforcer les exportations

La cheffe du gouvernement, Sarra Zafrani Zanzeri, a présidé, samedi matin 25 octobre 2025, au Palais du gouvernement à la Kasbah, un conseil ministériel restreint consacré au suivi des mesures prises pour la réussite de la saison oléicole 2025-2026.

En ouvrant les travaux, la cheffe du gouvernement a souligné la nécessité d’assurer le bon déroulement de la saison à toutes ses étapes, depuis la récolte et le stockage des olives jusqu’à la transformation, la commercialisation et l’exportation de l’huile d’olive. Elle a insisté sur la préservation de la qualité du produit, le renforcement du volume des exportations, en particulier de l’huile conditionnée, et la mise en place des mécanismes nécessaires à cet effet.

Elle a en outre mis l’accent sur la promotion de la consommation locale et la maîtrise des prix, estimant que l’huile d’olive tunisienne devait être valorisée autant sur le marché intérieur qu’à l’international.

Conformément aux orientations du président de la République, Kaïs Saïed, Sarra Zafrani Zanzeri a rappelé que l’État accorde une attention particulière aux petits agriculteurs, notamment à travers le soutien à la trituration, au stockage et à l’accès à des crédits à taux préférentiels.


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Elle a ajouté que la Tunisie oeuvre à ouvrir de nouveaux marchés d’exportation, notamment en Amérique latine et en Asie, tout en encourageant le conditionnement local de l’huile d’olive afin de mieux affirmer son identité d’origine.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzedine Bencheikh, a présenté à cette occasion un exposé détaillé sur les préparatifs pour la saison 2025-2026. Il a rappelé que la saison écoulée avait enregistré un niveau de production record, grâce à un ensemble de mesures adoptées le 6 novembre 2024 par le président de la République.

Ces mesures avaient notamment permis de renforcer la récolte, le stockage, la transformation et la commercialisation de l’huile d’olive, tout en préservant les droits des producteurs et en soutenant la promotion du produit sur le marché national.

Le ministre est en outre revenu sur plusieurs actions phares de la précédente campagne, dont la mise en oeuvre, par l’Office national de l’huile (ONH), d’un programme de stockage au profit des producteurs, huileries et exportateurs, financé par l’État et assorti de subventions.

L’ONH était également intervenu pour acheter directement des quantités d’huile d’olive auprès des producteurs, tandis que l’exportation de l’huile en vrac avait été ouverte à tous les opérateurs privés.

Par ailleurs, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) avait accordé des crédits aux petits producteurs afin de financer la campagne de récolte.

S’agissant de la nouvelle saison, plusieurs mesures préparatoires ont été retenues. Les gouverneurs ont été chargés d’assurer une meilleure organisation du calendrier de la récolte, du transport, de la trituration et de la commercialisation.

Un programme intégré de gestion des margines sera mis en oeuvre, avec la valorisation des volumes excédentaires.

L’ONH organisera également des sessions de formation destinées aux techniciens du secteur public et privé pour améliorer la qualité de l’huile d’olive tunisienne.

Un programme de stockage portant sur 100 000 à 150 000 tonnes d’huile d’olive pour une durée de trois mois sera mis en place, avec des subventions accordées à l’ensemble des intervenants, et une aide supplémentaire aux petits agriculteurs.

Les procédures de financement seront simplifiées afin d’assurer le bon déroulement de la campagne et de permettre aux petits producteurs d’accéder à des crédits à des conditions avantageuses.

L’ONH lancera par ailleurs, dès 2025, un programme de maintenance et de réhabilitation des cuves de stockage dans ses centres régionaux pour augmenter la capacité nationale de conservation.

Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a pour sa part présenté un plan d’action diplomatique visant à consolider la présence de la Tunisie sur les marchés traditionnels et à ouvrir de nouveaux débouchés prometteurs pour l’huile d’olive tunisienne.

À l’issue de la réunion, le conseil ministériel restreint a adopté une série de décisions articulées autour de plusieurs axes prioritaires.

Sur le plan de la production, il a été décidé de mobiliser la main-d’oeuvre nécessaire, de faciliter son transport et son hébergement durant la récolte, et d’accorder la priorité aux petits producteurs pour l’obtention des subventions destinées à l’acquisition d’équipements de récolte mécanique.

Concernant le stockage, l’ONH sera chargé de stocker entre 100 000 et 150 000 tonnes d’huile d’olive pour une période de trois mois, avec des subventions spécifiques pour les producteurs. L’État accordera également sa garantie à l’ONH pour l’achat d’huile d’olive issue de la production nationale, financé par le secteur bancaire public et privé.

Au niveau du financement, la Banque centrale de Tunisie interviendra auprès des établissements bancaires pour restructurer les dettes des huileries ayant rencontré des difficultés lors de la saison écoulée.

Les banques publiques et privées seront invitées à accompagner les petits producteurs tout au long de la campagne 2025-2026, depuis la récolte jusqu’à la commercialisation et l’exportation.

Le conseil a également décidé de prolonger les délais de rapatriement des recettes d’exportation, notamment pour les marchés éloignés et pour l’huile conditionnée, et d’encourager l’exportation vers les marchés cibles.

Pour stimuler la consommation locale, le gouvernement a prévu de réduire les marges commerciales et de confier à l’ONH la vente d’huile d’olive conditionnée à prix abordables.

Les restaurants classés et les établissements touristiques seront invités à contribuer à la promotion de l’huile d’olive tunisienne.

Les efforts porteront également sur l’augmentation des exportations vers les marchés traditionnels, la mise en place d’une stratégie de communication et de promotion ciblant de nouveaux marchés, ainsi que sur l’amélioration des accords commerciaux existants avec les partenaires économiques.

Enfin, sur le plan de la gouvernance, le conseil a décidé de lancer une étude stratégique sur les perspectives de développement du secteur oléicole, englobant la production, le financement, la valorisation et l’exportation, ainsi qu’un plan de restructuration de l’Office national de l’huile.

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