Sénégal: le gouvernement revoit à la hausse le remboursement de sa dette

Le Sénégal englué dans une dette souveraine qui ne cesse de grossir. Ce jeudi 23 octobre 2025, lors des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le gouvernement sénégalais a revu à la hausse le coût du service de la dette de 11%. Le service de la dette, c’est l’ensemble des paiements que Dakar doit effectuer chaque année pour honorer sa dette (soit le remboursement de la somme empruntée et le paiement des intérêts). Et les chiffres révisés donnent le tournis.

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En 2026, les paiements de la dette et des intérêts coûteront au Sénégal environ 5 490 milliards de francs CFA, soit un peu moins de 10 milliards de dollars. C’est plus du double de ce que le pays prévoyait de payer juste avant que l’ex-président Macky Sall ne quitte le pouvoir.

« Depuis 2024, on assiste à une sorte de marathon des révisions », fait remarquer Muhammad Ba, enseignant chercheur en sciences économiques à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. « Pour la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR), c’est quelque chose qui est inédit. Pour la première fois, on retrouve un pays qui se retrouve dans la zone rouge du FMI. Le Sénégal est classé comme étant la deuxième puissance de la zone économique de la zone UEMOA. Ce classement-là aujourd’hui peut être à bon droit contestable. »

Dans le projet de loi de finance 2026, près de 70% des recettes du Sénégal permettront d’éponger ce seul service de la dette. Le pays va donc devoir lever d’autres dettes, et ce sera surtout sur le marché régional. « La stratégie adoptée par l’État du Sénégal est effectivement de miser sur un endettement régional et intérieur. Après, maintenant, on peut poser la question de la capacité de ce marché à absorber de tels montants », poursuit Muhammad Ba. 

Dakar a déjà levé rien que cette année près de 1 000 milliards de francs CFA sur le marché financier régional de l’UEMOA.

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