Afrique: L'Angola plaide pour un leadership accru de la CNUCED dans le commerce africain

Luanda — L’Angola a plaidé mardi (21), à Genève, en Suisse, pour un rôle de leadership accru de l’Afrique au sein de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans ces secteurs.
Selon une déclaration obtenue par l’ANGOP, cette position a été exprimée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Rui Miguêns de Oliveira, lors de la session consacrée aux pays africains dans le cadre de la 16e Conférence ministérielle de la CNUCED.
À cette occasion, le ministre angolais a déclaré que la CNUCED devrait, par le biais de ses trois piliers, contribuer à une solution globale et durable aux problèmes de dette extérieure rencontrés par les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique.
Le chef de la délégation angolaise a également indiqué que la CNUCED devrait renforcer le commerce intra-africain et saisir les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine, qui a le potentiel d’accroître considérablement la participation de l’Afrique au commerce mondial.
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Il a ajouté que la CNUCED, en tant que principal organe du système des Nations Unies régissant le commerce et le développement, doit collaborer avec les partenaires mondiaux pour promouvoir la mise en oeuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Pacte pour l’avenir et de l’Engagement de Séville.
S’appuyant sur les objectifs de la CNUCED, le ministre Rui Miguêns de Oliveira a affirmé que l’organisme des Nations Unies doit contribuer aux efforts internationaux visant à réformer l’architecture financière mondiale, en veillant à ce qu’elle devienne plus équitable, plus représentative et plus réactive aux réalités mondiales contemporaines.
Pour le chef de la délégation angolaise à l’événement, la CNUCED doit également promouvoir la diversification économique et aider les pays en développement à renforcer leurs capacités productives et à bâtir des économies résilientes, capables de résister aux chocs extérieurs.
« Depuis un continent de diversité, de jeunesse et d’espoir, doté de ressources abondantes et d’une forte résilience, nous réaffirmons notre engagement en faveur du multilatéralisme et de l’action collective », a-t-il insisté.
Le ministre a souligné que les Africains, de concert avec la CNUCED, peuvent créer un environnement international permettant aux pays du Sud, et en particulier au continent africain, de libérer leur immense potentiel et de tracer la voie vers une économie mondiale plus juste, inclusive et durable.
Défis
Lors de son discours, le ministre Rui Miguêns a également souligné les défis auxquels est confronté le continent africain qui, « bien que figurant parmi les régions à la croissance la plus rapide, il continue de faire face à de multiples difficultés et demeure très vulnérable aux chocs externes en raison de taux de pauvreté élevés, de l’échec des investissements liés aux Objectifs de développement durable (ODD), de la dépendance aux matières premières, d’une diversification économique limitée et d’une participation insuffisante aux chaînes de valeur mondiales».
« Ces défis sont exacerbés par la pression démographique, la fréquence des aléas climatiques et une fracture numérique importante. Suite à des chocs externes récurrents, l’Afrique connaît une augmentation rapide de son endettement, atteignant environ 1 800 milliards de dollars américains, tandis que le coût de l’emprunt sur le continent reste l’un des plus élevés au monde », a-t-il déclaré.
Il a également indiqué qu’avec l’alourdissement du fardeau du service de la dette, la capacité de nombreux pays à investir dans le capital humain, les infrastructures et le développement durable est compromise.
À cet égard, il a salué le soutien continu de la CNUCED aux pays africains pour relever leurs défis en matière de commerce et de développement et a appelé à la poursuite et au renforcement de ce soutien afin d’aider le continent à s’intégrer pleinement à l’économie mondiale et au commerce international.
Multilatéralisme
Dans son allocution, Rui Miguêns de Oliveira a également rappelé qu’aujourd’hui, le multilatéralisme en soi est confronté à des défis sans précédent, avec des tendances unilatérales croissantes. « Il est de notre devoir commun de réaffirmer notre attachement à l’esprit du multilatéralisme et à la Charte des Nations Unies », a-t-il ajouté.
Pour le ministre, « seuls la coopération, le dialogue et les efforts collectifs nous permettront de relever les défis complexes qui nous attendent. La voie à suivre doit toujours être commune».
D’autre part, il a également évoqué l’évolution significative de l’économie mondiale au fil du temps, devenant plus interconnectée, mais aussi plus exposée à des crises multiformes, allant des pandémies et tensions géopolitiques au changement climatique, en passant par l’augmentation de la dette, l’insécurité alimentaire et l’élargissement de la fracture numérique.
« Ces perturbations ont exercé une pression considérable sur la croissance économique mondiale, en particulier dans les pays en développement, et plus particulièrement en Afrique », a-t-il conclu.



