Soudan: environ 800 personnes arrivent au camp de déplacés de Tawila après avoir fui el-Fasher

Au Soudan, près de 800 personnes qui avaient fui la ville d’el-Fasher au Darfour sont arrivées ce dimanche 19 octobre dans le camp de déplacés de Tawila. Ces familles s’étaient rassemblées depuis plusieurs jours dans un village à l’extérieur de la ville assiégée par les forces paramilitaires depuis 18 mois. Dimanche matin, ces familles ont été mises dans des camions par les paramilitaires et une milice alliée et transportées jusqu’au camp de déplacés de Tawila à plus de 70 kilomètres.

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Les centaines de personnes aussitôt été prises en charge par l’ONG Médecins sans frontières (MSF), certaines dans un état critique.

« Ils sont arrivés dimanche [19 octobre] vers 16 heures à Tawila. C’est là qu’on nous a prévenus, nous Médecins sans frontières, qu’il y avait cette arrivée massive. Il y avait beaucoup de blessés avec des fractures, beaucoup de plaies infectées, donc beaucoup avaient des bandages. Il y avait aussi des enfants malnutris, des personnes épuisées, amaigries et déshydratées. Donc les premiers soins, ça a été de leur fournir de l’eau, puis des doses de nutrition thérapeutique » explique à RFI Mouna Hanebali, responsable activité médicale pour MSF à Tawila.

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« On voit une augmentation des cas de malnutrition sévère chez les enfants »

« Ça a été assez difficile pour eux, parce que le transport était gratuit, contrairement aux trajets qu’effectuent toutes les familles qui doivent payer à chaque check point. Par contre, ils ont été majoritairement dépouillés de tous leurs biens. Certains hommes jeunes, en bonne santé, ont été retenus. Parmi ces 700 à 800, on a évacué une centaine de personnes vers notre hôpital pour des soins qui ne pouvaient pas attendre le lendemain, ajoute-t-elle. Les indicateurs sont effrayants. Depuis un an que MSF est ici, on voit une augmentation des cas de malnutrition sévère chez les enfants, on a un seuil qui se rapproche du seuil de la famine. Et encore, ceux-là sont ceux qui ont réussi à sortir d’el-Fasher et arriver jusqu’à Tawila. Donc, on ne peut qu’imaginer la catastrophe à el-Fasher. »

À noter qu’il s’agit de la première fois que les paramilitaires – qui se battent contre l’armée régulière – évacuent des civils d’el-Fasher. Les organisations d’aide locale dénoncent une opération de propagande.

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