Exploration spatiale : le Sénégal rejoint les Accords Artemis et entre dans l’ère de la diplomatie cosmique

Le siège de l'Agence spatiale africaine
Le siège de l’Agence spatiale africaine

Le Sénégal a signé, jeudi 24 juillet 2025, les Accords Artemis, devenant ainsi le 56ᵉ pays au monde – et l’un des rares du continent africain – à intégrer cette initiative internationale qui encadre l’exploration pacifique et durable de l’espace extra-atmosphérique.

La signature officielle a eu lieu au siège de la NASA à Washington, en présence de hautes autorités américaines. Maram Kaïré, directeur général de l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES), a apposé sa signature au nom du gouvernement sénégalais. Il était accompagné de Jonathan Pratt, haut responsable du Bureau des affaires africaines au Département d’État, et de Brian Hughes, chef de cabinet de l’agence spatiale américaine.

Un acte diplomatique et stratégique majeur

En rejoignant les Accords Artemis, le Sénégal affirme sa volonté de prendre part activement à la gouvernance mondiale de l’espace, dans un contexte où les enjeux liés à la recherche scientifique, aux ressources spatiales et à la sécurité deviennent cruciaux. « Cette signature renforce notre engagement commun à promouvoir l’innovation, le développement des capacités spatiales du Sénégal et la prospérité économique », a déclaré la diplomatie américaine dans un communiqué saluant le partenariat avec Dakar.

L’événement marque également une étape diplomatique forte dans les relations bilatérales entre les États-Unis et le Sénégal, qui remontent à 1960, année de l’indépendance du pays. Washington voit dans cette adhésion un signal clair de confiance et de vision commune pour un usage pacifique et responsable de l’espace.

Qu’est-ce que les Accords Artemis ?

Lancés en octobre 2020 par les États-Unis, en partenariat avec sept autres pays fondateurs, les Accords Artemis sont un ensemble de principes non contraignants qui guident l’exploration civile de la Lune, de Mars, des astéroïdes et des comètes. Ils s’inscrivent dans la continuité du Traité de l’espace extra-atmosphérique de 1967, qui interdit toute appropriation souveraine de corps célestes et prône la coopération internationale.

Les Accords prévoient notamment :

  • la transparence des activités spatiales ;
  • l’interopérabilité des systèmes ;
  • l’assistance mutuelle en cas d’urgence ;
  • la protection du patrimoine spatial ;
  • le partage pacifique des ressources et des données.

L’Afrique prend pied dans l’espace

Avec cette signature, le Sénégal rejoint un cercle restreint de pays africains ayant déjà adhéré à cette initiative, comme le Nigeria, l’Angola et le Rwanda. L’enjeu n’est pas symbolique : les capacités spatiales sont devenues un levier de développement, tant pour l’observation de la Terre que pour la prévision climatique, la sécurité alimentaire ou la gestion des catastrophes naturelles.

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Maram Kaïré, figure de proue du secteur spatial au Sénégal, s’était déjà illustré ces dernières années pour son plaidoyer en faveur d’une souveraineté scientifique et technologique africaine. Sous son impulsion, l’ASES a multiplié les projets de formation, de coopération et d’ingénierie satellitaire.

Une ambition nationale qui s’affirme

Le ralliement aux Accords Artemis vient conforter l’ambition du Sénégal de devenir un acteur crédible de la recherche et de la diplomatie scientifique. L’ASES travaille notamment à la mise en orbite de satellites d’observation destinés à l’agriculture, à la cartographie et à la gestion des ressources naturelles. À terme, les autorités visent une intégration plus forte dans les consortiums internationaux, qu’il s’agisse de recherche, d’industrie ou d’innovation spatiale.

Au-delà du Sénégal, cette signature renforce la voix de l’Afrique dans les grandes négociations autour de l’avenir spatial. Au moment où le monde se prépare à une nouvelle phase d’exploration lunaire et martienne, les pays africains, souvent absents des premières décennies de la conquête spatiale, affichent désormais leur volonté de ne pas rester à l’écart des décisions et des opportunités du XXIe siècle.

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