Ile Maurice: Maurice s'engage dans le solaire flottant – Un projet à Rs 2,2 milliards à Tamarind Falls

La semaine dernière, le 8 octobre, la presse a été invitée à une première. À Tamarind Falls, le temps était propice pour le ministre de l’Énergie, le haut-commissaire et les ingénieurs présents, qui ont pu découvrir le lieu et en savoir plus sur ce projet qui coûtera Rs 2,2 milliards.
Une somme considérable pour une initiative tout aussi ambitieuse : la création de la première centrale solaire flottante du pays, d’une capacité comprise entre 17,5 et 20 mégawatts, sur le bassin de Tamarind Falls.
Ce projet, mené dans le cadre d’un accord Government-to-Government (G-toG) entre Maurice et l’Inde, marque une étape décisive dans la transition énergétique nationale. Il sera réalisé par la société indienne National Thermal Power Corporation Limited (NTPC), avec la collaboration du Central Electricity Board (CEB). Les équipes techniques de NTPC et d’Indian Oil ont commencé dès lundi à lancer les premières étapes du chantier.
«Nous avons une urgence énergétique et nous devons avancer vite. J’ai demandé que le projet soit opérationnel en 12 mois», a déclaré le ministre de l’Énergie et des services publics, Patrick Assirvaden, lors de cette visite de site exceptionnelle, rappelant que l’accès à la zone de Tamarind Falls est habituellement restreint.
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De son côté, Anurag Srivastava, haut-commissaire de l’Inde à Maurice, a rappelé que ce projet est l’un des résultats concrets de la récente visite d’État du Premier ministre Navin Ramgoolam en Inde, en septembre dernier. «Ce partenariat s’inscrit dans notre coopération stratégique pour soutenir la transition vers une énergie propre et durable à Maurice. Après les 8 MW du projet solaire d’Henrietta et la livraison de bus électriques, ce projet à Tamarind Falls vient consolider cette collaboration exemplaire entre nos deux pays», a-t-il déclaré.
Selon les prévisions du ministère, la centrale solaire flottante devrait être mise en service d’ici la fin de 2026 et permettra d’alimenter le réseau national tout en réduisant la pression sur les centrales thermiques vieillissantes.
En toile de fond, cette visite illustre la volonté du gouvernement d’accélérer sa marche vers un bouquet énergétique plus vert… plus de détails sur le calendrier des travaux et les retombées concrètes du projet sont attendues après la visite technique de la délégation indienne. Celle-ci devrait finaliser les aspects techniques et financiers du projet avant le lancement officiel des travaux à Tamarind Falls.
Campagne nationale d’efficience basée sur la responsabilisation
Dans sa déclaration à la presse, et interrogé sur «l’épée de Damoclès» que représente la crise énergétique, le ministre Patrick Assirvaden s’est voulu rassurant, tout en reconnaissant la fragilité du réseau. Il a admis que plusieurs centrales thermiques du Central Electricity Board sont vieillissantes et sujettes à des pannes, tout en assurant que le pays ne court pas de risque immédiat de «load-shedding».
Une campagne nationale d’efficience énergétique a été lancée pour encourager les économies d’électricité et éviter les coupures pendant l’été. Une ambition qui prend vie grâce à des accords signés (ou bientôt signés) avec les hôtels, la Mauritius Broadcasting Corporation, les radios, bref, tous les gros consommateurs. «Si nous parvenons à économiser entre 35 et 45 mégawatts grâce à cette campagne, ce sera déjà une grande victoire. Un mégawatt économisé est un « négawatt » produit», a-t-il ajouté, insistant sur la responsabilité collective face aux risques de pénuries d’électricité pendant la période estivale.
Mais malgré ce ton mesuré, ses propos traduisent une certaine prudence : le ministre a concédé que le risque zéro n’existe pas et que la stabilité du réseau dépendra largement de la gestion quotidienne et du comportement des consommateurs dans les mois à venir. Il a également évoqué d’autres chantiers en préparation, notamment des projets agri-voltaïques, éoliens et photovoltaïques terrestres, qui viendront renforcer la transition énergétique du pays. Le ministre a souligné que ces projets s’inscrivent dans la vision gouvernementale d’atteindre 60 % d’énergie renouvelable d’ici 2035.



