Nigeria: mobilisation timide des soutiens de Nnamdi Kanu, la police et l'armée déployées

Au Nigeria, des appels à manifester ce lundi ont été lancés en mémoire des victimes de la répression du 20 octobre 2020. Les soutiens du leader indépendantiste biafrais, Namdi Kanou, en détention depuis quatre ans, ont aussi appelé à la mobilisation pour réclamer sa libération. Mais l’armée a empêché tout rassemblement.
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Avec notre correspondant à Abuja, Moïse Gomis
Près du marché Utako, plusieurs boutiques ont leur rideau baissé en solidarité au mouvement « Free Nnamdi Kanu ». Néanmoins, beaucoup de gens croisés par RFI depuis ce lundi matin ont préféré s’abstenir de manifester à Abuja par peur d’être tués. Même de nombreux journalistes couvrent cette journée à distance.
Le souvenir du massacre de Lekki, du 20 octobre 2020 reste vivace. Et il semblerait que la fin du mouvement End Sars tragique hante toujours et encore au Nigeria. Pourtant, cette manifestation nationale de ce jour avait été appelée depuis plusieurs semaines par l’activiste et ex-candidat présidentiel, Omoyele Sowore.
Celui-ci demande la libération du leader biafrais Nnamdi Kanu. Ce dernier est toujours détenu par le département de la sécurité d’État pour trahison et conspiration malgré un acquittement en octobre 2022 par la cour d’appel d’Abuja. Et aujourd’hui, un mouvement de jeunesse Igbo aurait signalé l’arrestation du frère de Nnamdi Kanu ainsi que de son avocat.
Déploiement massif de la police et de l’armée
À la mi-journée, la circulation est redevenue normale à l’intérieur d’Abuja. Néanmoins, la police reste déployée sur les intersections et axes majeurs de la capitale fédérale. Ce matin, pour les gens vivant dans les quartiers périphériques comme Dutse, Lugbe ou encore Nyanya, il était impossible pour eux d’accéder à Abuja, car les voies étaient bloquées par des barrages policiers.
S’appuyant sur une décision de la justice nigériane, le gouvernement fédéral a donc ordonné un déploiement massif de la police, mais aussi de l’armée. À plusieurs endroits, les forces de sécurité ont même procédé à des tirs de gaz lacrymogène en direction de personnes scandant des slogans demandant la libération de Nnamdi Kanu.
Comme sous la présidence de Muhammadu Buhari, Bola Tinubu a donc choisi d’être intransigeant et d’envoyer un signal fort. Il ne veut surtout pas d’une alliance de manifestants du sud-ouest et sud-est du Nigeria, générée par les mouvements de Sowore et de Kanu, alors qu’en toile de fond, plusieurs colères s’agrègent autour de la Sécurité, les conditions économiques et sociales.
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