Afrique: Hemed 'Morocco' Suleiman – « La Tanzanie arrive au Maroc avec équilibre et conviction »

- La Tanzanie abordera la TotalEnergies Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc avec sérénité et ambition, logée dans un Groupe C relevé aux côtés du Nigeria, de la Tunisie et du voisin ougandais
- Guidés par Hemed « Morocco » Suleiman, les Taifa Stars ont passé l’année à reconstruire leurs automatismes et à perfectionner les détails du jeu collectif
- Leur ligne de conduite : préparation, équilibre et confiance. Portée par les progrès des clubs locaux (Simba SC, Young Africans et Azam FC), la sélection tanzanienne veut désormais allier intensité et résilience à chaque instant
Les coups de pied arrêtés, les transitions et la gestion des temps forts et faibles sont au coeur du travail mené par Hemed « Morocco » Suleiman, technicien respecté sur le continent et artisan du renouveau des Taifa Stars. Son objectif est clair : rendre la Tanzanie compétitive à chaque minute.
Et à l’approche de la TotalEnergies CAF CAN 2027 que coorganisera l’Afrique de l’Est (Tanzanie, Ouganda et Kenya), le tournoi marocain représente pour Suleiman autant un défi immédiat qu’une étape clé dans la construction d’une identité nationale durable et conquérante.
CAFOnline.com : Vous dites que la préparation à cette CAN est plus structurée que par le passé. En quoi ?
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Hemed « Morocco » Suleiman :Nous avons tiré les leçons de 2019 et 2023. Nous les avons intégrées à nos entraînements, à notre planification et à nos choix. Nos clubs sont plus compétitifs : Simba, Young Africans et Azam jouent régulièrement sur la scène continentale, ce qui élève le niveau. Nous avons aussi investi dans la science du sport, la nutrition, la récupération et la résilience mentale. L’objectif, c’est d’arriver au Maroc affûtés, concentrés et équilibrés — prêts à relever les plus grands défis.
Quels objectifs chiffrés vous êtes-vous fixés ?
Nous visons au moins quatre points, un total souvent synonyme de qualification. La solidité défensive est essentielle : les clean sheets seront un critère de réussite. Sur le plan offensif, nous voulons mieux convertir nos occasions. Nous avons beaucoup travaillé les transitions et les coups de pied arrêtés, car ce sont souvent eux qui décident des matches serrés. La constance et la discipline feront la différence.
Vous affrontez le Nigeria, la Tunisie et l’Ouganda, trois styles très différents. Quelle approche adopterez-vous ?
Le Nigeria regorge de talents offensifs et punit la moindre inattention. La Tunisie est disciplinée tactiquement, difficile à déséquilibrer. L’Ouganda, animé par la combativité et la maîtrise du ballon, rendra le duel régional particulier. Nous adapterons notre plan à chaque match, mais sans jamais renier notre identité.
Entre la forme, l’expérience et l’équilibre, qu’est-ce qui compte le plus dans vos choix ?
L’équilibre. L’expérience aide à contrôler les matches, mais il faut la combiner avec la jeunesse, l’énergie et la créativité. Notre philosophie repose sur le collectif avant l’individu. Les choix doivent refléter cette harmonie : être performants aujourd’hui tout en préparant demain.
Quelle importance revêt Mbwana Samatta dans votre équipe ?
Samatta, c’est plus qu’un attaquant. C’est un leader. Son passage en Europe lui a donné calme et assurance dans les moments de tension. Il inspire les plus jeunes, par son attitude sur le terrain comme dans le vestiaire. Son professionnalisme élève les standards. Sa seule présence renforce la concentration de tous.
Quelles leçons avez-vous tirées de 2019 et 2023 ?
En 2019, nous avons compris l’importance de la préparation mentale : un tournoi peut vite submerger. En 2023, nous avons appris combien les détails comptent : la discipline, la profondeur d’effectif, la constance. Nous insistons désormais sur la solidité défensive et l’efficacité offensive. La profondeur de banc est indispensable pour durer. Nous arrivons cette fois mieux armés et plus endurcis.
Quel rôle auront les supporters tanzaniens au Maroc ?Un rôle immense. Leurs chants, leurs couleurs, leur ferveur créent un sentiment de maison, même à l’étranger. Savoir que des millions nous soutiennent donne une motivation supplémentaire. Nous leur devons fierté, effort et moments de joie.
Vous évoquez souvent les coups de pied arrêtés. Vous sentez-vous prêts dans ce domaine ?
Oui, très confiants. Dans un tournoi serré, les coups de pied arrêtés décident souvent du résultat. Nous avons varié nos combinaisons et travaillé leur défense de façon intensive. Certains joueurs ont déjà l’expérience des situations sous pression en club. Nous cherchons à allier surprise et structure, c’est un atout que nous voulons exploiter.
Si la Tanzanie atteint la phase à élimination directe, quel sera l’objectif suivant ?
Ce serait un moment historique, mais pas une fin. Nous viserions un quart de finale, tout en continuant à construire vers la CAN 2027. Chaque étape renforce notre expérience et notre ambition : non pas seulement participer, mais être compétitifs de manière constante.
Quelles nations voyez-vous favorites de cette CAN 2025 ?
Le Nigeria et le Sénégal ont des effectifs impressionnants, remplis de joueurs évoluant dans les grands championnats. Le Maroc, pays hôte, possède l’organisation, la confiance et la qualité. L’Égypte, la Côte d’Ivoire et l’Algérie ont aussi de la profondeur et de l’expérience. Mais la CAN reste imprévisible : les surprises font partie de sa beauté.
Quel message adressez-vous à vos supporters ?
Je leur promets une équipe qui jouera avec coeur, unité et fierté. Nous nous battrons sur chaque ballon, respecterons le maillot et donnerons tout. Nous connaissons la pression et l’amour qui viennent de chez nous — nous ne reculerons pas. Cette équipe incarne la dignité, la passion et la détermination. Nous voulons représenter la Tanzanie avec tout ce que nous avons.



