Madagascar: après le changement de régime, l’aide internationale sera-t-elle coupée?

Quelques jours après la prise de pouvoir des militaires, Madagascar craint l’interruption de l’aide financière extérieure. Il s’agit d’une des inquiétudes des manifestants de la GenZ et mises en avant par le président déchu Andry Rajoelina, lorsqu’il appelait à maintenir l’ordre constitutionnel. Car le pays, très dépendant de l’aide internationale, avait vu une première coupe lors du putsch de 2009.
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Madagascar a reçu 1,25 milliard de dollars d’aide publique étrangère en 2023, d’après l’OCDE, dont un demi-milliard de la Banque mondiale, 172 millions des États-Unis, 126 millions de l’Union européenne, 100 millions du Japon, 81 millions de la France, 22 millions de la Banque africaine de développement.
Cette aide pèse 3,5 % du PIB de la Grande île, ce qui est assez faible par rapport à d’autres pays en développement.
Au sein de cette aide extérieure, l’aide budgétaire, qui arrive directement dans les caisses de l’État malgache, est même particulièrement réduite et en baisse : 1,2 % du PIB cette année, 0,5 % l’an prochain, illustration de la méfiance des bailleurs.
Mais cette aide en devises vient soutenir les importations de riz et de carburants, dont les prix bas sont essentiels pour la population.
La suspension de l’aide étrangère en 2009, après le coup d’État qui avait porté Andry Rajoelina au pouvoir, est restée comme un traumatisme pour les Malgaches.
Désormais, la doctrine des bailleurs n’est pas forcément de couper l’aide, mais de s’assurer que les conditions de son versement et de son usage soient remplies, ce qui pourrait occasionner des reports.
Le FMI venait de décaisser 107 millions de dollars et d’imposer un plan de redressement de la Jirama, la compagnie malgache d’eau et d’électricité, en grande partie à l’origine de la colère de la GenZ.
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