Cameroun: Election au pays – Sans résultats, la toile s'agite

Après la présidentielle au Cameroun, l’absence de résultats nourrit confusion et tensions sur les réseaux sociaux dans un climat déjà tendu.

Au lendemain de l’élection présidentielle du 12 octobre, le Cameroun est plongé dans une confusion numérique. En l’absence de résultats officiels, des chiffres contradictoires et des images de procès-verbaux, parfois falsifiées ou sorties de leur contexte, circulent sur les réseaux sociaux. Cette désinformation alimente les rumeurs dans un climat déjà tendu.

Alors que les résultats officiels restent très attendus, de nombreux internautes partagent des chiffres non vérifiés, des vidéos de dépouillement et des images de procès-verbaux sur les réseaux sociaux.

Sur Facebook, WhatsApp, X et Telegram, plusieurs versions des résultats circulent, chacune donnant un candidat différent en tête.


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Avoir conscience de la désinformation sur les réseaux

Dans ce brouillard numérique, Rigobert Kenmogne, secrétaire exécutif de Digital Access, une organisation qui lutte contre la désinformation et les discours de haine, appelle à une utilisation prudente des réseaux sociaux.

Selon lui, « il faut donc que les utilisateurs soient responsables de ce qu’ils publient, qu’ils prennent assez de responsabilité et tiennent compte de la période, du moment. Par exemple, en période électorale, il faut prendre des mesures et des précautions pour diffuser un certain nombre d’informations parce que certaines peuvent créer immédiatement un conflit. »

Mais le mal est fait. Dans certaines régions du Cameroun, notamment à Garoua, le chef-lieu de la région Nord, des tensions ont éclaté entre les partisans du candidat Issa Tchiroma Bakary et les forces de sécurité.

Même si les autorités assurent que la situation est sous contrôle, cet épisode rappelle l’importance de bien gérer l’information pendant les élections.

Impliquer les ONG

Pour Christian Charles Enama, analyste des données,« plutôt que de recourir à des coupures d’internet ou à des lois répressives, les autorités camerounaises, à mon avis, devraient collaborer avec des plateformes numériques, des ONG indépendantes comme Amnesty International, ou encore avec les organisations internationales des droits de l’Homme qui peuvent intervenir dans l’organisation des élections, en tant qu’observateurs électoraux et créer des cellules de fact-checking en temps réel. »

La situation a désormais pris une tournure sans précédent. D’après les autorités camerounaises, des réseaux de désinformation chercheraient à manipuler l’opinion publique, à ébranler les institutions et à remettre en cause la crédibilité du scrutin.

Dans l’attente de la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel, attendue deux semaines après le scrutin, conformément à la loi, la prudence demeure de mise vis-à-vis de ce flot d’informations contradictoires.

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