Afrique: Banque mondiale – Créer des emplois, moteur essentiel du développement durable

À l’ouverture des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington, Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale, a appelé à faire de la création d’emplois un levier essentiel du développement, estimant que l’avenir du monde dépendra des opportunités offertes à la jeunesse des pays en développement.

« D’ici 2050, plus de 80 % de la population mondiale vivra dans des pays que nous considérons aujourd’hui comme en développement », a-t-il rappelé. Ces économies concentreront la majorité de la jeunesse mondiale et verront une explosion de la population urbaine. Or, dans les 10 à 15 prochaines années, 1,2 milliard de jeunes arriveront sur le marché du travail, qui ne proposera que 400 millions d’emplois. « L’énergie de cette jeunesse définira ce siècle », a-t-il prévenu, appelant à transformer ce défi en moteur de croissance plutôt qu’en facteur d’instabilité.

Trois piliers pour stimuler l’emploi

M. Ajay Banga a présenté une stratégie articulée autour de trois piliers. Le premier repose sur le rôle des gouvernements dans la construction des infrastructures humaines et physiques, notamment des routes, des ports, l’électricité, l’éducation et la santé, soutenues par les financements de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA).


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En ce qui concerne le deuxième pilier, il concerne la création d’un environnement propice aux entreprises, fondé sur des règles claires, des impôts prévisibles et des institutions transparentes. Enfin, le troisième pilier vise à soutenir le secteur privé grâce à des outils financiers innovants via l’IFC (Société financière internationale) et la MIGA (Agence multilatérale de garantie des investissements).

Cinq secteurs porteurs

Le président du Groupe de la Banque Mondiale a identifié cinq domaines prioritaires pour générer des emplois proches des populations tels que les infrastructures et l’énergie, l’agro-industrie, la santé, le tourisme et la manufacture à valeur ajoutée, notamment autour des minerais critiques. Ces secteurs, a-t-il souligné, « ne dépendent pas des délocalisations venues de l’Occident », mais constituent de véritables leviers de croissance locale.

Pour attirer davantage d’investissements, la Banque mondiale multiplie les initiatives : assurance contre les risques politiques, développement des marchés financiers locaux, prêts en monnaie nationale, et création de fonds de capital-risque pour soutenir les entrepreneurs dans les économies émergentes. M. Banga a notamment évoqué la titrisation récente de 510 millions de dollars de prêts de l’IFC, transformés en produits financiers destinés aux investisseurs institutionnels.

Vers un développement « intelligent » et inclusif

Le président a également plaidé pour un modèle de « développement intelligent », combinant résilience économique, transparence et inclusion. Face aux défis des changements climatiques et des tensions fiscales, il a insisté sur la nécessité de bâtir des infrastructures durables et des institutions dignes de confiance.

Ajay Banga a enfin souligné que la pleine participation des femmes au marché du travail est essentielle : « Quand la moitié de la population est freinée, c’est toute l’économie qui recule », a-t-il affirmé. En 2024, 48 % des financements de la Banque mondiale ont soutenu des projets à co-bénéfices climatiques, tandis que la résilience représente désormais 43 % de son portefeuille.

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