Cameroun: Présidentielle face au risque d'ingérence étrangère

La campagne présidentielle a officiellement démarré le 27 septembre au Cameroun, tandis que les électeurs sont appelés aux urnes le 12 octobre prochain. Ce scrutin attire une attention internationale particulière, notamment en raison du parcours du président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis déjà quarante-trois ans.

La question qui se pose est de savoir si l’actuel chef de l’État, symbole de stabilité pour certains mais également critiqué pour sa longévité, conservera le soutien de ses partenaires étrangers. Les débats animés dans la presse française sur la présidentielle camerounaise témoignent de l’intérêt persistant de Paris.

Ces dernières années, Paul Biya a multiplié les références au panafricanisme et dénoncé publiquement les crimes commis par la France durant la guerre de décolonisation au Cameroun. Une évolution qui ne peut laisser indifférent Paris, d’autant que le président Emmanuel Macron a récemment reconnu officiellement que la France avait mené une « guerre » dans ce pays avant et après l’indépendance en 1960.


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Face à cette posture critique, certains observateurs estiment que Paris pourrait désormais miser davantage sur l’opposition, en particulier sur Maurice Kamto. Bien que son nom ait été retiré de la liste des candidats, il reste une figure centrale de la scène politique. En mai dernier, il a tenu un meeting à Paris afin de rallier la diaspora à sa cause. Aujourd’hui, il oeuvre activement pour fédérer d’autres leaders de l’opposition et tenter de constituer un front commun contre le pouvoir en place, bénéficiant dans ce cadre de soutiens extérieurs, notamment de fonds politiques français.

Ces soutiens transitent entre autres par des structures comme la Fondation Jean-Jaurès, un acteur influent de la scène politique française. Son rapport sur la situation au Cameroun est particulièrement critique : « Aucune élection libre et transparente n’a jamais été organisée au Cameroun depuis cinquante ans. La démocratie est inexistante. Les élections sont régulièrement truquées par le parti au pouvoir (RDPC) », peut-on lire dans l’un de ses documents officiels (Fondation Jean-Jaurès). Le rôle de cette organisation consiste notamment à financer des projets d’associations locales et à organiser des événements conjoints, participant ainsi à une stratégie plus large d’influence extérieure en Afrique.

En définitive, le poids de la France reste visible dans cette élection. Si le Cameroun s’apprête à vivre un moment crucial de son histoire politique, les citoyens sont appelés à rester vigilants et à affirmer leur indépendance, en évitant que leur choix ne soit dicté par les intérêts de l’ancienne métropole.

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