Sénégal: L'Ordre des médecins appelle à la tenue des Etats généraux de la profession

Dakar — L’Ordre national des médecins du Sénégal (ONMS), par la voix de son président, a appelé vendredi à la tenue des Etats généraux devant déboucher sur un pacte de santé ambitieux permettant la revalorisation des conditions de travail des acteurs du secteur.
« Nous appelons de tous nos voeux, de concert avec tous les acteurs de la santé, à la tenue d’Etats généraux pour un pacte santé ambitieux avec les autorités pour négocier de manière globale une revalorisation significative de la fonction et des conditions de travail », a déclaré docteur Jean François Diène.
Il faisait face à la presse pour partager le tableau d’inscription à l’Ordre national des médecins du Sénégal (ONMS).
Selon docteur Diène, ce pacte santé permettra également d’envisager un plan pluriannuel de recrutement et d’équipement pour nos hôpitaux, des mesures fortes et incitatives pour installer des médecins dans tous les pôles territoriaux et les accompagner dans leur développement professionnel continu.
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Il dit constater la surcharge des services publics, le manque de moyens et de personnel, l’épuisement professionnel, la problématique persistante des déserts médicaux, une situation contribuant à creuser une « fracture sanitaire inacceptable ».
« Si rien n’est fait, c’est la qualité de nos soins qui sera en péril. Nous alertons également sur une hémorragie des talents. Beaucoup aujourd’hui sont tentés par l’exode ou par la reconversion », a dit le médecin.
Sous ce rapport, l’Ordre national des médecins du Sénégal se veut « une force de proposition à l’emploi des pouvoirs publics », conformément, dit-il, à la loi l’article 15 de la loi 66-069 relative à l’exercice de la médecine.
Revenant sur l’exercice illégal de la médecine, « une tromperie et un danger mortel », le praticien déplore les conséquences dramatiques que sont le « retard de diagnostic, l’erreur thérapeutique, l’aggravation des maladies et, hélas, trop souvent de morts évitables ».
Face à ce fléau, l’Ordre des médecins n’est pas inactif, selon son président. « Nous renforçons notre vigilance et travaillons en étroite collaboration avec les autorités sanitaires et judiciaires pour investiguer et poursuivre les usurpateurs. Nous plaidons pour une application plus ferme des sanctions prévues par la loi et le durcissement », a déclaré docteur Diène.
Il a lancé, à ce sujet, un appel solennel à la population sénégalaise ». « Avant de consulter, a-t-il dit, exigez de savoir si votre praticien est en règle avec les principes édictés par la loi et notre code de déontologie. Ce réflexe peut vous sauver la vie ».
Interpellé sur les personnes appréhendées à l’hôpital Abass Ndao, à Dakar, le 22 septembre dernier pour exercice illégal de la médecine, le président de l’Ordre national des médecins du Sénégal a précisé que les individus interpellés n’étaient pas des médecins.
« Les personnes concernées sont des techniciens de bloc opératoire et des infirmiers », a-t-il tranché en précisant que « les infirmiers peuvent, dans le cadre d’une délégation de tâches, effectuer certains actes médicaux, mais toujours sous la supervision d’un médecin. Dans ce cas précis, ils n’exercent pas illégalement la médecine puisqu’ils agissent sous contrôle médical ».
« En revanche, un infirmier qui poserait un acte médical hors de toute supervision engagerait directement sa responsabilité professionnelle », a-t-il ajouté dans ce sens.



