Burkina Faso: Troisième anniversaire du putsch sans recul réel du terrorisme

Il y a 3 ans, jour pour jour, le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré prenait le pouvoir au Burkina Faso, à la faveur d’un coup d’État. Un putsch qu’il justifiait par l’incapacité des autorités en place à l’époque à ramener la sécurité face aux groupes jihadistes. Dès son arrivée au pouvoir, il avait promis de régler la situation en quelques mois. Trois ans plus tard, les attaques terroristes se poursuivent.

Au Burkina Faso, comme s’il voulait anticiper les critiques sur son bilan sécuritaire, l’État-major des armées avait publié un communiqué, le 26 septembre, mettant en garde les militaires sur les « fausses rumeurs » d’ « ennemis » cherchant à « saper notre cohésion, entamer notre moral et semer la discorde ». Une publication rare, le dernier communiqué datant du 10 novembre 2024.

Puis ce dimanche 28 septembre, c’est le chef de l’État qui s’est exprimé sur la promesse qu’il avait faite de régler la situation en quelques mois. Ibrahim Traoré s’est justifié, arguant que des « conditions préalables » n’étaient pas réunies lorsqu’il a pris le pouvoir : manque d’armements, de munitions et d’effectifs.


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Trois ans plus tard, Ibrahim Traoré a équipé son armée, renforcé le nombre de militaires et de Volontaires pour la défense de la patrie. Mais sur le terrain, peu de changements. Les terroristes sont encore bien présents dans le pays et selon les défenseurs de droits de l’homme, les libertés individuelles, syndicales, politiques ou journalistiques n’ont cessé de reculer. C’est l’avis de Didier Ouedraogo, président du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), section France, confié à Frédéric Garat.

Sur le plan des libertés, on continue d’avoir de nombreux compatriotes dans les prisons ou ailleurs, on ne sait pas très bien comment les choses sont opérées.

Sur le plan sécuritaire, le Burkina Faso a connu autant d’attaques terroristes en 2024 et 2023 qu’en 2022 et 2021, selon l’ONG Acled, qui recense les victimes de conflits dans le monde. Des victimes burkinabè dont le nombre a en revanche plus que doublé, passant de plus de 6 500 à près de 16 000 morts. Ce qui fait du Burkina Faso le pays le plus touché au monde par le terrorisme, ces deux dernières années, selon le Global Terrorism Index.

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