Madagascar: Le mouvement Génération Z à l'origine de la contestation détaille ses revendications
Madagascar est le théâtre depuis le 25 septembre 2025 d’un large mouvement de protestation contre les délestages et coupures d’eau et pour le respect des libertés fondamentales. Mouvement durement réprimé par les autorités et qui a été marqué par des violences et de pillages dans plusieurs grandes villes du pays. Ce 28 septembre, la Génération Z, à l’origine de la contestation, a fait part de six revendications, dont la démission du gouvernement et celle du préfet d’Antananarivo.
À Madagascar, le mouvement Génération Z a pris officiellement la parole le 28 septembre 2025, pour la première fois depuis le début des manifestations le 25 septembre. Face à la presse, dont notre correspondante à Antananarivo Sarah Tétaud, l’un des porte-paroles de « Gen Z » a listé six revendications adressées au gouvernement : « Face aux multiples violations des droits fondamentaux qui ont suivi la mobilisation du 25 septembre, GenZ formule les revendications suivantes : reconnaissance et excuses publiques dans un délai de 24h par le président de la République [Andry Rajoelina, NDLR] et le Premier ministre [Christian Ntsay, NDLR], accompagnées d’explications sur les faits de violence et de répression exercés contre les manifestants pacifiques, mains nues et sans armes, l’inaction des forces de l’ordre face au pillage et aux destructions de biens ; démission pour incompétence du gouvernement de Ntsay Christian dans un délai de 72h ainsi que du préfet d’Antananarivo [le général Angelo Ravelonarivo, NDLR] dans un délai de 24h, en raison de violations répétées des droits fondamentaux contraires aux principes démocratiques garantis par la Constitution de Madagascar et au respect des droits. »
Une rencontre avec les autorités « dans des lieux publics et ouverts »
La Génération Z a ajouté que « les rencontres avec les autorités devront se tenir dans les lieux publics et ouverts, être dûment autorisées, en présence de l’ensemble des manifestants et non dans les bureaux administratifs. Les collectifs de jeunes de notre mouvement en faciliteront l’organisation ».
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Dans ses revendications formulées dimanche soir à l’endroit du gouvernement, la GenZ a en outre réclamé la mise en place urgente de solutions concrètes pour soutenir et indemniser les entreprises et les particuliers victimes des pillages et des destructions, dans un délai d’une semaine.
Par ailleurs, l’association des étudiants de la faculté de lettres et de sciences humaines d’Antananarivo a lancé un appel à la mobilisation générale des étudiants de l’enseignement supérieur ce lundi 29 septembre sur le campus d’Ankatso. Les étudiants entendent formuler des revendications et laisser un délai de 48h aux autorités pour y apporter des réponses.
Madagascar: «Il faut un dialogue clair et une volonté politique de vraiment servir le pays», réclame le cardinal Désiré Tsarahazana Inquiet de la situation à Madagascar, le cardinal Désiré Tsarahazana, archevêque de Toamasina, a prié dimanche matin avec ses paroissiens dans son diocèse pour la paix et la justice sociale. Il rappelle que dans une démocratie, les citoyens ont le droit de s’exprimer pacifiquement et que le rôle des forces de l’ordre est d’encadrer les manifestations pour éviter débordements et pillages, pas de s’en prendre aux manifestants. Il rappelle aussi que cela fait longtemps que la population malgache dans sa grande majorité souffre. Il appelle les autorités à écouter cette population. « Dans un pays pauvre comme le nôtre, il est scandaleux de voir des gens qui sont très très riches et la masse populaire qui n’arrive pas à subvenir à ses besoins, qui ne mange pas à sa faim, souligne-t-il au micro d’Amélie Tulet.
La corruption risque de devenir une manière de vivre, monnaie courante. La volonté politique de développer vraiment le pays est nécessaire. Donc, il faut vraiment un dialogue clair, une volonté politique vraiment de servir le pays. Il ne faut pas mélanger le fait de faire de la politique et de faire du business. Donc, j’appelle tous ceux qui veulent servir notre pays à travailler avec conscience. Il faut partir de la base pour développer notre pays ». D’après le cardinal, pour faire le point sur cette situation à Madagascar, les évêques de la Grande île ont prévu de se réunir prochainement à Antananarivo.



