Sénégal: Vers l'élaboration d'un document stratégique d'inclusion du secteur de la formation professionnelle

Dakar — Le ministère de l’Emploi de la Formation professionnelle et technique (MEFPT) a engagé l’élaboration d’un document stratégique de la politique nationale d’inclusion du secteur de la formation professionnelle qui va prendre en compte divers facteurs afin de répondre aux besoins réels sur le terrain.
La note conceptuelle a été adoptée et les axes majeurs ont d’ores et déjà été identifiés pour garantir une inclusion réelle et pérenne, notamment le renforcement du cadre juridique, l’accessibilité physique et pédagogique et la formation des formateurs, entre autres, a assuré la directrice de l’Insertion, Aminata Ndoye Seck.
Elle participait à un atelier de revue finale d’un projet d’autonomisation économique de personnes handicapées qui a pris fin vendredi.
Pour soutenir le gouvernement dans ses efforts consistant à relever le défi de l’autonomisation économique, l’accès équitable, inclusif et durable à la formation professionnelle et technique pour des personnes handicapées, l’ONG Sight Savers, initiateur de ce projet, compte accompagner techniquement et financièrement l’élaboration du document, a-t-elle dit.
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Selon Aminata Ndoye Seck, l’engagement a été pris au terme de la participation et de l’implication du ministère au projet d’autonomisation économique des personnes handicapées (2023-2025) déroulé par l’organisation.
Dans le cadre de ce projet, a-t-elle souligné, lle ministère en charge de la Formation professionnelle a été impliqué depuis la planification pour un portage institutionnel, la validation des orientations stratégiques en lien avec les priorités du Gouvernement et la supervision ponctuelle de certaines activités.
Au cours des deux ans de déroulement du projet, des « obstacles majeurs » ont été identifiés, essentiellement, l’accès tardif des personnes handicapées à la formation professionnelle, causé par un retard dans le parcours scolaire.
Elle a relevé aussi « l’inadéquation » des infrastructures de formation, l’absence de personnel spécialisé pour la formation des personnes handicapées.
« Les jeunes handicapées qui prétendent à l’emploi doivent avoir une éducation et une formation qualifiante », a-t-elle dit.
Le document de politique nationale d’inclusion permettra d’adapter les contenus pédagogiques, les offres de formation, les infrastructures aux besoins des personnes handicapées, avec un plan d’actions qui va se focaliser sur les défis à relever pour une inclusion sociale.
La directrice de l’Insertion a souligné que, malgré la ratification, en 2006, de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et l’adoption de la Loi d’orientation sociale en 2010, « l’accès aux services publics, notamment dans les domaines de l’éducation et de la formation, demeure très limité ».
En 2024, les statistiques démographiques ont révélé une population de plus de 18 millions d’habitants au Sénégal dont près de 1,2 million sont des personnes vivant avec un handicap, soit une prévalence nationale de 7,3 % , a-t-elle rappelé.
Seules 6,8 % des personnes handicapées âgées de 15 ans et plus, ont un emploi alors que ce taux s’élève à 47 % dans la population générale du même groupe d’âge au deuxième trimestre 2022. Le ministère, en participant au Sommet mondial sur l’inclusion tenu à Berlin en avril 2025, s’est engagé à « renforcer la sensibilisation institutionnelle sur les enjeux de l’inclusion des personnes handicapées dans la formation professionnelle », a rappelé Mme Seck.
Elle a ajouté que la direction des examens et concours a également un projet pour prendre en compte les besoins des personnes handicapées en termes de certification.
Dans son intervention, Astou Guèye Ngom, cheffe du projet « Autonomisation économique des personnes handicapées », a précisé que c’est un projet financé à hauteur de 300 millions FCFA pour une durée de 2 ans (juillet 2023-septembre 2025). L’idée était de démontrer que les personnes handicapées, en particulier les femmes et les personnes issues de groupes sous-représentés, peuvent participer, contribuer et bénéficier du développement des économies locales, nationales et mondiales de manière équitable et durable.
Elle a jugé les résultats « très satisfaisants », avec une mise en oeuvre de projets confiée aux participants (bénéficiaires) handicapés jeunes et filles, à travers deux structures membres de la fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées.
Il s’agit de l’union régionale des organisations de personnes handicapées de Ziguinchor (UROPH) et la Convention des aveugles pour l’union, la solidarité et l’entraide (CAUSE).
L’objectif du projet était de faire le lien entre la formation professionnelle et technique, l’accès aux compétences, au financement et aux opportunités du marché de l’emploi pour les personnes handicapées au Sénégal.
Au total 398 filles et jeunes handicapés des deux régions ont été accompagnés, a précisé Astou Guèye Ngom.


