RDC: les groupes armés tirent parti du réseau satellitaire Starlink pour coordonner leurs opérations

Starlink, l’internet satellitaire du milliardaire Elon Musk, fait désormais partie du bagage des groupes jihadistes ou rebelles africains – au Mali, au Niger et dans l’est de la RDC. D’après le think tank suédois ASA (African Security Analysis), le groupe jihadiste de l’Allied Democratic Forces (ADF)-MTM, affilié à l’État islamique depuis 2017, s’appuie sur ce haut débit pour sa propagande, ses communications et son commandement.

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Dans un rapport publié le 17 septembre 2025, l’ASA affirme que le réseau de Musa Baluku, chef de l’ADF, a acquis son matériel Starlink, reconnaissable à sa parabole blanche maintenue par un trépied, à Butembo, dans le Nord-Kivu.

Déjà, en décembre 2024, un rapport de l’ONU évoquait l’usage probable du système par les ADF pour améliorer les communications entre leur camp principal de Madina et leurs réseaux extérieurs, y compris ceux de l’État islamique en Afrique de l’Est.

L’ASA parle ici d’un « cap stratégique » : l’accès aux satellites rend obsolètes certaines méthodes de surveillance basées sur le traçage mobile. Les sanctuaires forestiers des ADF cessent d’être isolés pour devenir des nœuds connectés à la galaxie jihadiste mondiale.

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Propagande et coordination renforcées

Les conséquences opérationnelles sont variées. Starlink permet aux ADF de « diffuser une propagande de meilleure qualité et plus rapidement », avec des courts clips, et communiqués diffusés en simultanée sur divers réseaux et dans plusieurs langues, ciblant la RDC mais aussi les diasporas, pour une plus grande portée.

Ensemble, « la connectivité Starlink et les drones représentent un multiplicateur de force combiné » écrit l’ASA, permettant à l’ADF/ISCAP de renforcer le commandement et le contrôle, d’étendre la portée de la propagande et d’améliorer la connaissance de la situation sur le champ de bataille. 

Selon l’ASA, cela facilite in fine le recrutement, la collecte de fonds et la coordination transfrontalière.

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