Guinée : un référendum constitutionnel marqué par 91 % de participation


Avec un taux de participation record de plus de 91 %, le référendum constitutionnel en Guinée marque une étape décisive. Alors que le « oui » l’emporte largement selon les premiers dépouillements, le scrutin illustre à la fois la volonté de tourner la page de la transition militaire et les incertitudes sur l’avenir politique du pays. Entre espoirs de stabilité et soupçons de prolongation du pouvoir de Mamadi Doumbouya, le vote ouvre une nouvelle séquence.
Plus de 91 % de taux de participation et une victoire du « oui » qui se dessine nettement. En Guinée, le référendum constitutionnel organisé le 21 septembre consacre un changement dans la vie politique du pays, encore sous régime militaire depuis quatre ans.
Des résultats partiels déjà révélateurs
La directrice générale des élections, Djénabou Touré, a annoncé que 19 454 bureaux de vote avaient été dépouillés sur un total de 23 662, soit plus de 80 % des suffrages. Selon ces chiffres, 4,8 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 91,4 %. Une tendance forte en faveur du « oui », avec plus de 80 % des voix, se confirme dans la majorité des bureaux.
Les résultats provisoires complets sont attendus dans les prochains jours, tandis que la Cour suprême devra proclamer les résultats définitifs à une date non encore fixée.
Une mobilisation malgré l’appel au boycott
Ce référendum s’est tenu dans un climat particulier : l’opposition avait appelé à boycotter le scrutin, dénonçant une manœuvre de la junte pour prolonger son maintien au pouvoir. Pourtant, la mobilisation des électeurs a été massive. Entre volonté de tourner la page de la transition militaire et soutien au chef de la junte, Mamadi Doumbouya, les Guinéens se sont déplacés en nombre.
Le scrutin s’est déroulé dans le calme, sous la surveillance de 45 000 agents des forces de défense et de sécurité.
Une étape clé dans la transition
Depuis le renversement d’Alpha Condé en 2021, le colonel Mamadi Doumbouya dirige la Guinée d’une main ferme. Ce référendum constitutionnel, longtemps attendu, ouvre une séquence électorale cruciale. Les autorités ont déjà annoncé l’organisation d’élections présidentielle et législatives avant la fin de l’année, afin de rétablir l’ordre constitutionnel et de répondre aux pressions de la communauté internationale.
Pour une partie de la population, l’adoption d’une nouvelle Constitution marque l’espoir d’un retour à la stabilité et au pouvoir civil. Pour d’autres, ce vote ouvre surtout la voie à une candidature du chef de la junte, désormais juridiquement en position de briguer la magistrature suprême.