RDC: plus de 1,2 tonne de déchets ramassés à Kinshasa lors de la Journée mondiale du nettoyage de la planète

À l’occasion du « World Cleanup Day 2025 » – Journée mondiale du nettoyage de la planète – célébrée le samedi 20 septembre, des dizaines de volontaires de l’ONG River Cleanup sont partis à l’assaut le quartier Mombele, commune de Limete, dans la capitale congolaise. Objectif : ramasser les déchets, notamment plastiques, qui encombrent les rues, les caniveaux ainsi que les rivières de Kinshasa.
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Avec plus de 12 millions d’habitants, la ville produit environ dix tonnes de déchets par jour, dont une grande partie de déchets plastiques. Et en l’absence d’une politique de gestion des déchets, « petites bouteilles, bidons et sacs en plastique sont partout », déplore Jeannette Bosingizi Sulia.
La coordinatrice de l’ONG environnementale, Logos Premier, regrette le manque d’information et de sensibilisation. « Un jour, dit-elle, j’étais dans la voiture, je vois une dame qui descendait du bus, elle avait sa bouteille à la main et avait fini de boire son eau. Elle a jeté la bouteille sur le boulevard, sans même regarder où cette bouteille allait finir. Où vont toutes ces bouteilles ? Est-ce qu’on se pose la question ? Elles vont dans le fleuve Congo. Qu’est-ce que nous allons laisser à la génération future comme héritage écologique, nous les Congolais ? »
En l’absence d’une politique de gestion de ces déchets plastiques, une poignée d’entreprises privées tente de se lancer dans le recyclage de ces déchets, dans la ville de Kinshasa. C’est le cas, par exemple, de la société CleanPlast, créée en 2018.
Dix-huit points de collecte à Kinshasa
Dans ce hangar à Kingabwa, quartier populaire de la capitale de RDC, des centaines de bouteilles, bidons, tables, chaises, pots de cosmétique, sont entassés. « Il y a un premier tri qui est fait de l’autre côté, détaille Alexander Bamanisa, directeur de la société CleanPlast. Ici, on voit uniquement des seaux et des petites bassines. »
À l’entrée du hangar, un jeune d’une quinzaine d’années arrive, des chaises en plastique sur le dos, qu’il a collectées à Bonmarché, un quartier voisin. « On pèse et puis on le paye directement, poursuit Alexander Bamanisa. Et puis comme ça, il peut rentrer. »
Les petites bouteilles sont achetées 300 francs congolais le kilo (près d’un centime d’euro). Le plastique dur est payé 1 500 francs le kilo (environ 50 centimes d’euro). Il est ensuite trié, nettoyé, broyé, puis transformé en paillettes, qui seront ensuite revendues sur le marché pour fabriquer de nouveaux objets en plastique.

En l’absence d’une politique de recyclage en RDC, Cleanplast a installé 18 points de collecte dans différents quartiers de la ville. Les particuliers peuvent y apporter leur plastique contre paiement et un camion vient régulièrement récupérer les déchets. « Le coût du transport n’est pas négligeable, surtout avec les embouteillages à Kinshasa, expose Alexander Bamanisa. Donc, on est obligé de s’organiser pour faire de la récupération de nuit. On est obligé de louer des espaces pour pouvoir y faire du stock. »
Un soutien nécessaire des autorités
Des coûts qui pèsent sur la compétitivité de ce plastique recyclé et freinent le développement de cette industrie du recyclage. Les autorités devraient davantage s’impliquer, estime le professeur Bisa Kibul. « La première mesure, c’est de dire que tous ceux qui récupèrent, qui transforment les plastiques sont exemptés de taxes et d’impôts, défend-il.
« Deuxièmement, l’État devrait considérer que ceux qui récoltent du plastique contribuent à une activité de santé publique et qu’ils sont confrontés à la saleté pour ramasser ces plastiques. Celui qui fait cela, l’État pourrait lui donner un montant « x », qui viendrait du Fonds national des questions environnementales », plaide ce professeur de l’université de Kinshasa.
Mais pour lutter contre la prolifération du plastique dans la capitale, ajoute-t-il, il faut déjà commencer par interdire sa production, sensibiliser la population au recyclage et installer des poubelles dans les lieux publics.
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