Madagascar: vague d’indignation après l’arrestation de deux conseillers municipaux d’Antananarivo

À Madagascar, les deux élus, Alban « Babà » Rakotoarisoa et Clémence Raharinirina, ont été placés sous contrôle judiciaire vendredi 19 septembre après une plainte déposée par le Sénat. Leur interpellation, jugée arbitraire par les organisations de la société civile, relance le débat sur la liberté d’expression et sur la répression des contestations.
Publié le :
1 min Temps de lecture
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Jeudi, munis de bidons jaunes et de lampes solaires, Alban « Babà » Rakotoarisoa et Clémence Raharinirina, élus de l’opposition à la mairie de la capitale, se rendent devant le Sénat. Ils réclament que les parlementaires assument leurs responsabilités face aux coupures d’eau et d’électricité devenues invivables pour la population.
Face aux journalistes et à une foule de badauds, ils reprennent alors les propos tenus quelques années plus tôt par Lalatiana Rakotondrazafy – aujourd’hui sénatrice du camp présidentiel – lorsqu’elle était figure de proue de la contestation et se disait prête à descendre dans la rue pour manifester contre le délestage.
Au pied du Sénat, ils appellent la sénatrice à participer au rassemblement de protestation le 25 septembre prochain. Seulement, le Sénat accuse les élus d’avoir tenté de forcer l’entrée de son enceinte, proféré des insultes contre son directeur de la sécurité et incité à la haine contre Lalatiana Rakontondrazafy.
De vives réactions
Vendredi, alors qu’ils déposent une demande d’autorisation de manifestation à l’hôtel de ville, les deux élus sont brusquement arrêtés par des hommes en civil. Poursuivis pour « violation de zone rouge et infractions à la loi », ils attendent leur procès fixé au 30 septembre.
Depuis vendredi soir, l’affaire suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. Politiques de l’opposition, artistes et membres de la société civile dénoncent l’arrestation. Plusieurs organisations, dont Transparency International Initiative Madagascar, alertent sur l’atteinte à l’espace civique et rappellent le droit des citoyens à exprimer pacifiquement leurs revendications.
À lire aussiMadagascar: pourquoi la liberté de la presse est-elle en net recul?