Sénégal: la saison des pluies, une épreuve sanitaire avec le retour des maladies liées à l’eau

Au Sénégal, le retour des grosses pluies, c’est aussi le retour d’un danger invisible, celui des maladies hydriques, c’est-à-dire liées à l’eau. Inondations, eaux stagnantes, moustiques… la saison des pluies est une épreuve sanitaire. Dans la capitale, les médecins appellent à la vigilance.

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Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois

À Dakar, les flaques et mares laissées par les pluies ne sont pas seulement gênantes pour les habitants. Ce sont de véritables foyers de bactéries et de virus. Depuis 2020, le CHU de Fann dispose d’un service spécialisé en infectiologie pour suivre de près ces maladies.

« Toutes ces maladies liées à l’eau, ce sont ce qu’on appelle des maladies du péril fécal, c’est-à-dire des maladies liées aux mains sales. Soit c’est une contamination faite par les mains sales, soit c’est la consommation d’aliments souillés », explique le Pr Daye Ka, infectiologue.

Le choléra reste la plus redoutée de ces infections. Heureusement, il n’y a plus d’épidémie au Sénégal, depuis plus de dix ans, mais d’autres bactéries comme les salmonelles sont tout aussi dangereuses. Diarrhées sévères, déshydratation… c’est un risque majeur, surtout pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. Et les traitements ne sont pas toujours simples.

« On commence à avoir beaucoup de cas de fièvres typhoïdes, mais surtout, des gènes qui sont devenus résistants aux quinolones, des antibiotiques que l’on utilisait, classiquement, pour le traitement de la fièvre typhoïde », précise le Pr Daye Ka.

L’eau est aussi un terrain idéal pour un autre ennemi, les moustiques. Avec la saison des pluies, les cas de paludisme ou de dengue peuvent être multipliés par dix.

« Tout patient qui vient avec de la fièvre, parfois maintenant associée à des céphalées et parfois des vomissements, il faut toujours penser au paludisme et il faut faire des prélèvements pour confirmer », insiste l’infectiologue.

La prévention reste la meilleure arme, à savoir le lavage régulier des mains, l’hygiène des aliments et la protection contre les piqûres avec des moustiquaires et des produits.

Inondations à Dakar, un problème multisectoriel

Pour lutter contre les inondations à Dakar, le problème est vaste et multisectoriel, comme l’explique Selbe Ndiemou Diouf Fall, urbaniste et environnementaliste.

Pour régler ce problème, il faut toucher à plusieurs secteurs. On a la planification qui est là, mais qui n’est pas respectée. Il y a les zones agricoles qui sont urbanisées et cela aggrave le phénomène d’inondations.

Selbe Ndiemou Diouf Fall, urbaniste et environnementaliste

Juliette Dubois

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