Mondiaux d'athlétisme: les Kényanes Chebet et Kipyegon, meilleures amies, ont fait le doublé sur 5 000 m

Les Kényanes Beatrice Chebet et Faith Kipyegon, respectivement sacrées championne et vice-championne du monde sur 5 000 m samedi 20 septembre à Tokyo, ont réalisé un superbe doublé. Ces meilleures amies et ne laissent pas la compétition abimer leur complicité inédite dans le monde du demi-fond.

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Sacrées championne et vice-championne du monde sur 5 000 m samedi soir à Tokyo, les Kényanes Beatrice Chebet et Faith Kipyegon sont meilleures amies et ne laissent pas la compétition abimer leur complicité inédite en demi-fond. Les deux femmes sont les deux visages qui écrasent actuellement le demi-fond féminin. D’un côté, Kipyegon, 31 ans, triple championne olympique, quintuple championne du monde et détentrice du record du monde sur 1 500 m. De l’autre, Beatrice Chebet, 25 ans, double championne olympique et désormais double championne du monde sur 5 000 m et 10 000 m, détentrice des records du monde sur les deux distances.

Quand la seconde a battu la première samedi soir à Tokyo, dans un remake de la finale olympique à Paris, leur première réaction a été de tomber dans les bras l’une de l’autre, heureuses d’avoir réalisé le doublé dont elles avaient tant rêvé. « Faith et moi, on est amies depuis longtemps, on se motive et je suis très fière de notre performance », a réagi Chebet après sa course. « C’est mon amie et c’est la meilleure, je savais qu’elle serait difficile à battre », a reconnu Kipyegon.

La complicité entre les deux femmes n’est pas nouvelle mais elle détonne dans le petit monde du demi-fond, où on voit rarement des concurrents pour l’or entretenir une amitié aussi sincère. « C’est ma meilleure amie », répète souvent Kipyegon tandis que Chebet qualifie son aînée de « mentor » ou de « sœur ». Mardi, quand Kipyegon a remporté l’or sur 1 500 m pour asseoir encore plus sa suprématie sur la distance, Beatrice Chebet, sacrée trois jours plus tôt sur 10 000 m, a fondu en larmes dans les tribunes, trop heureuse de voir son amie décrocher son 5e titre mondial.

Les performances de l’une nourrissent celles de l’autre

Si elles n’ont pas le même groupe d’entraînement – Kipyegon est basée à Kaptagat avec Patrick Sang, Chebet est à Iten, à une heure de route, avec Peter Bii -, les deux femmes s’entraînent « la plupart du temps » ensemble au Kenya, où leur amitié s’est solidifiée. « On s’inspire mutuellement », avait glissé Faith Kipyegon, le 5 juillet à Eugene (Oregon). Ce jour-là à Hayward Field, Chebet et Kipyegon avaient frappé un grand coup. En début de programme, la première avait chauffé la foule en s’emparant du record du monde du 5 000 m en 13 min 58 sec 06, devenant la première femme à courir la distance en moins de 14 minutes. Un peu plus d’une heure plus tard, la seconde l’a imitée en améliorant son record du monde du 1 500 m, porté à 3 min 48 sec 68.

« J’avais dit à Beatrice que nous devions croire en nous, je suis impressionnée par sa course, on se motive l’une et l’autre à montrer aux autres femmes que tout est possible », avait commenté Kipyegon, qui évoque régulièrement l’esprit de sororité qu’elle apprécie avec ses concurrentes. « Je me suis dit : « si Faith essaie (de battre son record du monde), pourquoi pas moi ?«  », avait souligné Chebet.

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Que la meilleure gagne

Très complices, les deux femmes avaient prévenu qu’elles comptaient s’allier pour le 5 000 m, distance hybride où leurs talents s’entrechoquent une fois par an en grands championnats. De fait, les deux amies sont rarement rivales sur la piste, mais s’affrontent toujours quand une médaille d’or internationale est en jeu.

Elles ont seulement couru trois fois l’une contre l’autre sur 5 000 m, hors trials. Une première fois aux Mondiaux 2023 à Budapest, où Kipyegon avait gagné, tandis que la jeune Chebet, 23 ans, décrochait son premier podium mondial. Puis aux Jeux en 2024, quand Chebet avait dépassé Kipyegon pour s’offrir le titre olympique. Et samedi soir à Tokyo. Samedi, les deux femmes visaient toutes les deux l’or, mais avaient quand même décidé de « faire équipe ». « Quelle que soit celle qui gagne, on sera heureuses », avait annoncé Kipyegon.

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