Le Sénégal fait appel à la diaspora pour tenter de redresser ses finances publiques

L’opération avait été annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko lors de son discours devant la diaspora sénégalaise à Milan, en Italie. Les autorités de Dakar ont officiellement lancé ce jeudi un emprunt obligataire de 300 milliards de francs CFA (soit 450 millions d’euros), auquel les expatriés sénégalais sont fortement encouragés à souscrire, alors que l’endettement public du Sénégal atteint le plus haut niveau du continent.
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Les obligations, de 10 000 francs CFA chacune, offrent 6,4 à 6,95% d’intérêt. Elles sont ouvertes aux citoyens sénégalais, aux investisseurs institutionnels, et à la diaspora : les quelque 700 000 expatriés sénégalais, dont Ousmane Sonko a souligné à Milan qu’ils avaient un « pouvoir d’achat supérieur » à celui de leurs compatriotes au Sénégal.
Orienter la manne vers les caisses de l’État
Les transferts qu’ils ont versés à leur famille l’an dernier ont, il est vrai, atteint 2 200 milliards de francs CFA, soit 12% du PIB du Sénégal. L’espoir est d’orienter une partie de cette manne vers les caisses de l’État, dans une situation préoccupante, et ce, alors que le Fonds monétaire international a suspendu ses versements, après la révélation que les véritables chiffres du déficit et de la dette publics avaient été dissimulés par le gouvernement précédent.
« Diaspora bonds »
C’est la deuxième fois que le Sénégal émet des « diaspora bonds ». En 2019, il s’agissait de financer des programmes de logements sociaux. La Banque de l’Habitat espérait que 60 % des obligations seraient souscrites par des expatriés sénégalais hors Union monétaire ouest-africaine, mais elles avaient été acquises à hauteur de 43 % seulement par la diaspora sénégalaise, en majorité de la sous-région.
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