Madagascar: Filière avicole – Recours aux importations de maïs

La filière avicole traverse une crise majeure liée à la flambée du prix du maïs, son principal intrant. Face à cette situation, les industriels de l’alimentation animale, membres de l’Interprofession Aviaire de Madagascar (IPA), annoncent des mesures urgentes. En concertation avec le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, ils ont décidé de recourir rapidement aux importations pour stabiliser le marché.
Selon Mira Rakotondrandria, secrétaire général de l’IPA, le volume à importer n’est pas encore fixé. Mais l’an dernier, plus de 26 000 tonnes de maïs avaient déjà été importées dans le pays. Le secteur souffre en effet d’une spéculation persistante et d’une désorganisation de la filière. Les petits producteurs sont nombreux, mais ce sont les spéculateurs qui tirent profit de la hausse des prix.
Le prix du maïs est passé de 800 ariary à 2 700 ariary en 2023. Pourtant, les coûts de transport ne dépassent pas 200 ariary par kilo. Cette envolée fragilise les éleveurs : dès que le prix dépasse 1 500 ariary, ils travaillent à perte. Or, le maïs représente à lui seul 60 % du coût de l’aliment pour volaille. Résultat : de nombreux petits éleveurs cessent leur activité, mettant en péril un secteur vital pour les ménages malgaches, grands consommateurs de poulet et d’oeufs.
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À court terme, les industriels s’engagent à importer du maïs pour garantir la continuité de l’approvisionnement. Ils suspendent aussi temporairement l’achat de maïs local afin de freiner la spéculation et stabiliser les prix.
De son côté, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage souligne que cette importation reste une solution temporaire. Des efforts sont déjà en cours pour développer une production massive et durable sur le territoire national.
La véritable solution, à long terme, consiste à accroître la production locale grâce à un meilleur accès aux terres, à l’augmentation des surfaces cultivées et des rendements par hectare. Il est essentiel d’identifier les zones à fort potentiel, de vulgariser les techniques agricoles modernes, de mécaniser et de cibler la production (maïs, riz, etc.).
« Cette crise du maïs est un véritable danger pour le secteur avicole. Tant que la production locale de maïs reste irrégulière et insuffisante, la filière avicole est condamnée à subir ces à-coups. Les éleveurs, en particulier les petits, se voient contraints d’arrêter leur activité, alors que de nombreux foyers pratiquent l’élevage de poulets de chair et de pondeuses », alerte Mira Rakotondrandria.