Madagascar: Loi de finances 2026 – Un taux de croissance de 4,8 % annoncé

Le gouvernement vise 4,8 % de croissance en 2026, soutenue par l’agriculture, les infrastructures et les mines, mais la productivité faible, l’inflation et les défis énergétiques pourraient freiner cette trajectoire.

Le gouvernement vise une croissance de 4,8 % en 2026, avec un PIB estimé à 100 181 milliards d’ariary, selon la lettre de cadrage du Projet de loi de finances (PLF) adoptée en conseil des ministres. Cette trajectoire s’appuie sur quatre priorités : l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et le développement humain. Le plan prévoit l’autosuffisance rizicole, la diversification agricole, le recours aux énergies renouvelables, la modernisation des routes, ports et aéroports, ainsi que des investissements dans l’éducation, la santé, l’eau potable et la protection sociale.

L’objectif reste ambitieux, car Madagascar a enregistré une croissance de 4,2 % en 2024, avec un taux d’inflation élevé de 7,1 %.


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Le FMI prévoit pour 2025 une croissance de 3,9 %, contre 4,6 % auparavant, avec une inflation attendue à 8,4 %. La Banque mondiale estime que la croissance pourrait s’accélérer à 4,7 % en moyenne entre 2025 et 2027, grâce aux secteurs du textile, mines et services, à condition que les réformes structurelles continuent. Le FMI et la Banque mondiale soulignent que la croissance pourrait être freinée par des obstacles structurels persistants, notamment la faible productivité, l’accès limité au financement et l’infrastructure énergétique insuffisante.

Malgré ces signaux, le gouvernement reste confiant. La trajectoire ascendante serait portée par les réformes agricoles et énergétiques, l’absorption des financements extérieurs et une meilleure gestion budgétaire. Mais la réussite dépendra de la mise en oeuvre effective de ces mesures.

Doutes

Plusieurs économistes rappellent que la croissance actuelle repose sur le tourisme, les grandes mines, la vanille et les grands projets d’infrastructures. « Les cours du pétrole devraient rester proches de leur niveau actuel. Cela stimulera la consommation, mais en termes de recettes fiscales, l’impact sera limité. Les taxes dépendent du prix à la pompe. Quand le carburant est moins cher, l’État collecte moins », selon eux.

Le problème du délestage persiste, obligeant les industriels à investir dans des groupes électrogènes coûteux. « Quand les marges diminuent, les recettes fiscales baissent également. » Concernant la vanille, le marché reste saturé avec un surstock de 3 000 tonnes, ce qui maintient les prix bas. Les mines devraient jouer un rôle moteur, mais les prix du nickel et du cobalt restent bas. « Les recettes d’exportation soutiendront la croissance, mais pas autant qu’espéré ».

Pour 2026, trois scénarios économiques sont envisagés : dans le scénario optimiste, la mise en oeuvre réussie des réformes agricoles et énergétiques, combinée à des infrastructures renforcées, permettrait d’atteindre une croissance de 4,8 %; dans le scénario intermédiaire, la croissance se situerait autour de 4 à 4,5 %, limitée par l’inflation et la persistance de la pauvreté structurelle; enfin, dans le scénario pessimiste, en cas de retards dans les réformes, de catastrophes climatiques ou de baisse des exportations, la croissance resterait inférieure à 4 %.

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