Kenya : mandat d’arrêt contre un soldat britannique 13 ans après le meurtre d’Agnès Wanjiru


Treize ans après l’assassinat d’Agnès Wanjiru, une jeune Kényane de 21 ans, une haute cour kényane a ordonné mardi l’arrestation d’un soldat britannique accusé de ce crime. Cette décision relance une affaire qui soulève depuis plus d’une décennie des questions sur la présence militaire britannique au Kenya.
Treize ans après l’assassinat d’une Kényane près d’un terrain d’entraînement de l’armée britannique, une haute cour kényane a ordonné ce mardi 16 septembre l’arrestation d’un ressortissant britannique accusé du crime.
Un partenariat militaire sous surveillance
Alors que la Grande-Bretagne compte environ 200 militaires basés en permanence au Kenya – dont la plupart forment actuellement 1 000 soldats kényans qui se déploieront en Somalie voisine pour combattre Al-Shabaab, filiale d’Al-Qaïda en Afrique de l’Est – et que le gouvernement britannique investit chaque année plus de 1,1 milliard de shillings kényans (soit 9,6 millions de dollars) dans ce partenariat, des Kényans avaient exprimé leur inquiétude quant à la manière dont les forces britanniques traitent les résidents locaux et l’environnement sur leur terrain d’entraînement.
En avril 2012, malheureusement, ce que les populations craignaient est arrivé avec la découverte du corps d’une jeune femme de 21 ans, Agnès Wanjiru, dans une fosse septique, après que des témoins eurent indiqué qu’elle avait été aperçue sortant d’un bar en compagnie de certains soldats britanniques.
Une demande d’extradition annoncée
Treize ans plus tard, le tribunal de Nairobi a ordonné l’arrestation du suspect, un soldat britannique se trouvant désormais en Grande-Bretagne, tout en se gardant de divulguer le nom du suspect. Les procureurs ont d’ailleurs déclaré lundi dans un communiqué qu’une demande d’extradition allait être lancée.
Une décision qui a eu pour effet de raviver l’attention portée à cette affaire, avec l’espoir de la famille de Wanjiru qui a déclaré avoir déjà attendu « trop longtemps » la justice. La famille remet toutefois en question l’ordonnance du tribunal interdisant que le nom du suspect soit rendu public : « Après 13 ans, pourquoi cachent-ils toujours son identité ? » a déclaré Mme Esther Muchiri, porte-parole de la famille.
En avril, John Healey, ministre britannique de la Défense, avait rencontré la famille proche d’Agnès Wanjiru et s’était engagé à « aider la famille à obtenir la justice qu’elle mérite ». Un engagement qui a été réitéré mardi dernier par le Haut-commissariat britannique au Kenya, tout en refusant de confirmer ou d’infirmer l’existence d’une demande d’extradition du suspect.