Afrique: Le coût des besoins en développement humain évalué à 70 milliards de dollars par an

L’Afrique subsaharienne devra mobiliser environ 70 milliards de dollars par an pour répondre à ses besoins en développement humain, en raison des pressions exercées par la hausse des dépenses militaires. C’est ce que souligne le rapport des Nations unies intitulé « The security we need: rebalancing military spending for a sustainable and peaceful future ».

Selon le document publié le 16 septembre, l’augmentation des dépenses militaires accentue la vulnérabilité économique en réduisant les marges budgétaires pour la santé, l’éducation et la protection sociale. « Les gouvernements assouplissent déjà les mesures de protection budgétaire pour couvrir les dépenses militaires, une mesure qui risque d’évincer les ressources financières pour le développement et d’accroître le risque d’insécurité économique », ont indiqué les experts.

Alors que les budgets militaires africains ont atteint plus de 52 milliards de dollars en 2024, leur hausse détourne des ressources essentielles, accentuant la pauvreté, les inégalités et la fragilité des systèmes de santé et d’éducation.


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Par ailleurs, dans les pays en conflit, « l’augmentation des dépenses militaires est directement associée à la destruction et aux pertes économiques », a indiqué l’Organisation des Nations unies (ONU), tout en ajoutant qu’en moyenne, les pays impliqués dans des conflits de haute intensité connaissent une baisse de 50% de la croissance du produit intérieur brut et une augmentation de 30% de l’inflation.

Bien que l’Afrique représente près d’un quart des États membres de l’ONU et 20 % de la population mondiale, elle ne contribue qu’à 1,9 % des dépenses militaires mondiales. Toutefois, les conflits persistants, notamment en République démocratique du Congo, au Sahel et dans la Corne de l’Afrique ont entraîné une hausse des dépenses dans plusieurs pays, dont le Rwanda, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Burkina Faso et le Kenya.

Les données 2025 du Stockholm international peace research institute montrent que les budgets militaires africains cumulés ont atteint 52,1 milliards de dollars en 2024, soit une progression de 3% par rapport à l’année précédente. L’impact de ces dépenses sur le développement humain en Afrique reste préoccupant, souligne l’ONU. Dans des pays comme la Centrafrique, la Somalie ou le Soudan du Sud, l’espérance de vie a reculé.

En Afrique subsaharienne, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 468 millions en 2015 à 587 millions en 2025. L’indice de développement humain de la région reste faible, avec une moyenne de 0,568 en 2023, selon le Programme des Nations unies pour le développement. Par ailleurs, l’aide internationale au développement destinée au continent a diminué de 7 % entre 2022 et 2023, accentuant les tensions budgétaires.

Face à ces défis, plusieurs initiatives sont mises en place. Sur le plan continental, l’Union africaine a adopté une politique de reconstruction post-conflit visant à renforcer la gouvernance, restaurer la sécurité, relancer les économies et promouvoir la justice transitionnelle, dans une approche axée sur la souveraineté et la résilience. Sur le plan national, plusieurs pays comme la République démocratique du Congo ont instauré des mécanismes de réconciliation, tels que les commissions vérité et les programmes de réintégration des ex-combattants, pour restaurer la cohésion sociale.

Enfin, l’ONU appelle à un rééquilibrage des priorités, notamment en privilégiant la diplomatie, la coopération et le désarmement, en renforçant la transparence budgétaire, et en replaçant le développement durable et inclusif au coeur des stratégies de sécurité.

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